Enfant, Conan voit son village être détruit par l’armée de Kahlar Sing pour trouver un objet qui lui donnerait de grands pouvoirs. Des années plus tard, Conan est toujours obnubilé par sa vengeance et finit par retrouver la trace de ceux qui ont tué les siens. Et Kalhar Sing a commis une grave erreur: laisser Conan vivant. Car qui sème le vent, récolte un typhon sanglant.
J’avais peur, très peur de ce film. Et au final, j’avais bien raison.
Alors oui, Jason Momoa est très crédible en Conan le Cimmérien. Il n’arrive pas à la cheville de notre Schwarzy, qui reste LE Conan. Mais en guerrier barbare, maniant un gros couteau de boucher et préférant briser un crâne plutôt que de discuter, Momoa s’en tire avec les honneurs. Peut-être trop d’ailleurs. Je m’explique. On sait que le Cimmérien n’est pas porté sur la finesse, le tact ou la diplomatie mais dans ce nouveau film, ça dépasse tout. De Conan le Barbare, on passe vite à Conan le Bourrin car ce n’est que ça. L’histoire n’est là que pour justifier un immense carnage et une surexploitation d’hémoglobine. Habituellement, je trouve cela assez drôle mais pas là. Vous savez, c’est le genre de film où chaque mec qui se fait trancher la main ou le torse perd 5 litres d’un coup. On peut aussi reprocher à ce nouveau guerrier un côté bêta moins présent au profit de celui de psychopathe. J’adorais les réponses de celui 1982, directes, sans chichi et sans tact. La balourd par excellence. Un barbare, quoi.
Le réalisateur a lui même dit qu’il ne voulait pas faire un remake du film de 1982. D’accord. Il est cependant bien difficile de ne pas faire un parallèle, même si le déroulement est différent (bien qu’il s’agisse au final d’une bonne vieille vengeance, version Conan). Et là, la nouvelle version tourne au massacre, au propre comme au figuré d’ailleurs. Le jeune Conan est, ici, un psychopathe dans l’âme, sans son couteau de boucher. Sa vengeance est donc un prétexte à son immense envie de tuer. Et personnellement, je préférais le gamin bêta de 1982, qui assiste au massacre de ses parents et qui finit par tourner une roue pendant des années, tout en méditant soigneusement sa vengeance. Je préférais aussi un Conan en quête de Thulsa Doom mais également à la recherche de lui-même. Ca causait pas beaucoup, ca volait pas haut, mais au moins, ca décollait de la piste. Pas le Conan 2011.
On oublie ce détail? Soit alors que reste-t-il à la version 2011? Pas grand chose, j’en ai peur. L’histoire, malgré son rythme, n’accroche pas vraiment et les grosses bestioles, qui auraient pu sauver le navire, ne font que le couler davantage. Et toujours cet abus de la 3D qui est encore plus inutile que d’habitude. Non franchement, on ne retire rien de convenable de ce volet ultra bourrin, ultra gore, ultra chiant, ultra raté. Dommage car le choix de l’acteur n’était pas mauvais en soi. Alors certes, ca se rapproche plus des livres de Robert Howard mais quelque manque. Un fond de sérieux peut-être ou un peu d’esthétisme. Non, un méchant. Et là, la comparaison avec Thulsa Doom ne peut être ignoré. Kahlar est méchant de série B, point barre. Aucun charisme, aucune crédibilité, zéro. Je préférais l’acteur en méchant d’Avatar. En soldat de base, buté et brutal.
Et la musique. Mon Dieu, My God. Comment oublier le thème de 1982, que tout le monde peut identifier en quelques notes et personne n’oubliera, à l’image de la musique de Star Wars? Surtout avec la présentation, commune au deux films de Schwarzy, qui donnait le ton d’entrée.Jugez-vous même et cela permettra à ceux qui l’ont oublié de se remémorer des souvenirs.
Quid de celle de 2011? Il y avait une musique. Zut, j’avais oublié de mettre le fond. Ah non, elle était totalement plate et inutile pour le coup. Franchement, je n’attendais pas à un thème capable de rivaliser avec l’original mais j’espérais au moins une musique qu’on se souviendrait 2 minutes après le film ou du moins, qu’on entendrait. Et ben, que nenni. Rien, nada, que dalle. Pas même un thème digne de ce nom.
Conan le Bourrin, non, le Barbare (ou le Boucher, selon les moments) ne marquera pas les esprits ou alors dans le mauvais sens du terme. Si vous voulez vraiment un bon Conan, optez pour Schwarzy. Au moins, c’est du solide car j’ai parlé de la musique mais j’aurais pu dire la même chose des dialogues. Comment oublier le « Il est Conan. Un Cimmérien. Il ne pleurera pas alors je pleure pour lui ». Ca reflète bien le personnage de la saga.
Bref, vous l’aurez compris, même si on ne compare pas les deux films, Conan 2011 ne tient pas ses promesses. Schwarzy, c’est pas demain qu’on te détrônera. Tu peux dormir sur tes deux oreilles.