La crise plane sur nos têtes, aux USA et en Europe. L’Occident risque de prendre feu. Cependant, la vie continue. Les mauvaises nouvelles déboulent. Mais comme elles ne sont faciles à comprendre, on hausse les épaules sans vraiment savoir ce qui risque de nous frapper. Est-ce que ce sera une crise économique qui ne durera que quelques mois ? Ou est-ce une catastrophe qui va remettre en question le capitalisme, violer nos démocraties, briser nos économies et créer un chômage effroyable comme plusieurs experts le prétendent.
Après la Grèce et l’Italie qui sont maintenant dirigés par des banquiers non élus, voilà que l’Espagne vient de se ranger à droite élisant le Parti Populaire qui a promis de mettre de l’ordre dans les affaires économiques de l’État en imposant des mesures impopulaires.
J’ai retrouvé ce matin une caricature sur le blog LIESI qui en dit long quant à la réaction des populations dans l’Union européenne:
D’un côté, le président Sarkozy à qui une large partie des français dit : « Dégage ! » Et de l’autre, le nouveau premier ministre espagnol Mariano Rajoy, chef du Parti populaire, à qui on crie « Olé ! ». Cela me démontre que les Français n’ont pas encore saisi l’importance de la crise qui les menace, qui nous menace tous.
Voici quelques extraits de textes que j’ai trouvés ce matin dans la liste de blogs que je recommande pour lecture à mes lecteurs.
. L’agence de notation Moody ‘s assure que « l’aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro menace les notes de solvabilité de tous les pays européens ».
. L’agence Prime avise les pays de la zone euro qu’ils devront renoncer partiellement à leur souveraineté pour sauver la monnaie unique. « On en parle déjà, mais pas encore à haute voix… les premiers pas vers un abandon partiel de la souveraineté sont déjà faits ».
. Le Foreign Office du Royaume-Uni se prépare à l’Eurocalypse et a prévenu ses ambassades qu’elles allaient devoir venir en aide à plusieurs dizaines de milliers de Grands Bretons, qui vont se retrouver piégés par les faillites bancaires. Le Trésor a confirmé plus tôt dans le mois qu’un effondrement était en cours. Un ministre d’ajouter : « C’est notre intérêt que les européens essayent de retarder l’inéluctable, cela nous donne plus de temps pour nous préparer ».
. Les services de l’Autorité Financière du Royaume-Uni ont publié une mise en garde aux banques britanniques pour renforcer leurs plans d’urgence en vue de la scission de l’Euro.
. Des analystes de l’UBS ont mis en garde que l’éclatement de l’Euro pourrait, à l’extrême, « réduire le PIB des pays membres de moitié, amener un chômage de masse et mettre en danger les droits de propriété les plus élémentaires ce qui amènerait à des désordres sociaux ».
. « En Europe, les nouvelles sont tellement catastrophiques que la menace d’implosion de l’euro est jugée crédible par de plus en plus d’analystes. Qui de l’euro ou du dollar tiendra le plus longtemps ? On sait seulement que ce sont les agences de notation qui décideront dans quel camp il faudra baisser le pouce, à la manière des César. Des salles de marchés informent que d’aucuns ont converti des montagnes d’euros en dollars… ».
. « Les marchés obligataires se ferment les uns après les autres aux émetteurs souverains des pays de la zone euro, ou s’ils restent ouverts, les conditions de taux sont insupportables dans la durée. Même l’Allemagne, ce mercredi, n’a pas réussi à placer tout son papier. Donc oui, au train où vont les choses, le recours au FMI pour des pays comme l’Italie, l’Espagne, voire même la France, n’est plus du tout irréaliste ».
. Jacques Delors affirme : « Le leadership allemand a été plutôt désastreux avec la valse-hésitation d’Angela Merkel du début de la crise à l’été 2011. Peut-être n’avait-elle pas bien saisi l’importance de l’Europe pour l’Allemagne ? Mais maintenant elle le reconnait elle-même, « si l’euro saute, l’Allemagne trinquera ». Elle a repris l’offensive sur le futur de l’Europe, et sent bien qu’il faut une réforme des traités pour faire passer de nouveaux transferts de souveraineté, et les faire accepter par la cour de Karlsruhe.
. Olivier Sarkozy, le demi frère du Président, et l’un des dirigeants de Carlyle (l'un des plus gros fonds d'investissement du monde), cité par la chaine américaine CNBC, déclare aujourd’hui : « la zone euro est à moins de trois mois de son effondrement, nous sommes tout proches du point de non retour ». Il ajoute en rapport avec la dette : « Le problème de l'Europe est insolvable ».
. Selon le chef de la recherche économique chez Axa "les marchés évaluent le risque d'éclatement de la zone euro entre 50 et 60%".
Et je pourrais continuer à remplir des pages de nouvelles similaires publiées aujourd’hui et dans les derniers jours et qui sont plus sombres les unes que les autres en rapport avec l’Euro, l’Europe, et même les USA et le dollar.
Pendant ce temps, les politiciens français parlent d’autres choses.
Alors que la crise battait son plein, on a vu et entendu durant la récente primaire socialiste française, les candidats éviter de parler de l’économie de la France. Plutôt, ils ont promis de créer 300,000 emplois, d’engager 60 000 nouveaux professeurs, 15 000 nouveaux policiers, ramener la pension à 60 ans, les 35 heures aussi, etc… etc… des dépenses, des dépenses et encore des dépenses. Et comme solution, des taxes, des taxes et encore des taxes. Chacun des candidats démontrait avec fierté la taxe qu’il proposait afin de payer pour ses promesses. C’était totalement irréaliste et je n’ai pas manqué de le souligner dans les billets de mon blog.
Aujourd’hui, le candidat du PS, François Hollande, est en campagne tout comme Eva Joly des Verts-Ecolos, Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche et une brochette de candidats présidentiels. Ils continuent tous à parler de tout et de rien alors qu’ils devraient traiter de la crise et de ses effets négatifs possibles sur la vie des français.
A mon humble avis, leur responsabilité première, à ce moment-çi de la politique française, est d’être solidaire du président Nicolas Sarkozy dans le travail qu’il fait pour protéger la France de la crise et pour corriger la situation en Europe. Ils doivent cesser d’être de petits politicards qui blâment le président de tout alors qu’ils savent très bien que la crise est l’aboutissement des erreurs politiques des dernières décennies, non seulement en France mais dans toute l’Europe, qui ont mené au surendettement dans lequel ils se retrouvent.
Sinon, il est possible que les politiciens français soient obtempérés par les agences de notation ou les banques prêteuses de prendre les grands moyens pour s’en sortir. Elles devront alors imposer obligatoirement des mesures sévères qui seront de toute évidence très impopulaires. Pour ce faire, l’intérêt national exigera peut être l’union de tous les partis politiques pour y travailler et convaincre le peuple français de les accepter. Cela peut aller jusqu’à la formation d’un gouvernement français d’union nationale où tous les partis seraient représentés. Je sais que plusieurs diront que c’est une solution impossible et exagérée pour la France. Je rappelle simplement que d’après tout ce qui se dit et s’écrit sur la crise de l’euro, son ampleur est telle qu’elle va tout bouleverser, même les petits épargnants.
Claude Dupras