Vit-on une nouvelle période de « folie Stones » ? C’est bien possible, du moins dans le cercle des amateurs du groupe. Alors que le compte à rebours de la fin du groupe de rock est certainement entamé, ces dernières semaines une excitation devenue rare, a réactivé les réseaux au sein de la communauté stonienne.
Sur les sites et blogs, les rumeurs des derniers mois suivies d’informations fiables, se sont converties en réalités bien palpables. D’abord il y a eu le 21 novembre, la sortie du DVD consacré au concert donné par les Rolling Stones au Texas en 1978 durant la tournée accompagnant le disque Some Girls.
Ayant déjà parlé du DVD, abordons ce Brussels Affair – petite parenthèse pour les plus malins, on peut aussi trouver gratuitement ce concert sur la Toile. Tous les fans des Stones possèdent déjà le concert sur CD, il a été piraté et sorti en différentes versions, dont la plus récente était d’excellente qualité sonore, mais la parution officielle aujourd’hui atteint des sommets, les bandes ayant été remixées par Bob Clearmountain.
Court rappel historique. La tournée européenne des Stones a débuté le 1er septembre 1973 à Vienne (Autriche) et comme toujours c’est le délire qui se propage comme une traînée de poudre à travers le continent. Les fans français attendent leur heure avec impatience, mais la déception sera immense car une décision de justice interdisant l’entrée en France, du guitariste Keith Richards pour une affaire de drogue est en cours et les Stones doivent annuler leur passage chez nous. Alors qu’on imagine, les larmes aux yeux, devoir se contenter de comptes-rendus dans la presse spécialisée, la station de radio RTL affrète un train spécial, au départ de Paris, pour aller voir le groupe à Bruxelles, car les Rolling Stones ont décidé de donner un concert supplémentaire pour les Français, le 17 octobre dans l’après-midi, avant leur représentation du soir pour les Belges.
Inutile de vous dire, que je suis du voyage avec mes potes, Jean-Mi, Alain, Françoise, Gilles étais-tu là ? Voyage, que dis-je, épopée homérique. La sono du train vocifère des titres du groupe tandis que des centaines de jeunes chevelus se pincent mutuellement pour s’assurer de la réalité des faits, je vous laisse imaginer et fantasmer l’aventure. Car c’en est une, quarante ans après j’en ai encorela nostalgie. L’arrivée dans la capitale belge se fait dans l’effervescence et nous entrons enfin dans la salle du Forest National où se déroule le concert.
On ne raconte pas un concert des Stones, il faut y être. Sur cette tournée, les cinq lascars sont accompagnés par Billy Preston (claviers), Steve Madaio (trompette) et Trevor Lawrence (Saxophone). Nous sommes assez loin de la scène mais nous n’en avons cure, nous y sommes, c’est l’essentiel ! Quand les premiers accords de Brown Sugar déchirent l’attente fiévreuse de la foule, c’est le soulagement après cette longue journée qui nous a amenés jusque là. Mick Jagger s’adresse au public en français « Alors, comment ça va mes petits choux ? », les guitaristes Mick Taylor et Keith Richards déclenchent des orgasmes de satisfaction lors de leurs interventions tranchantes, tandis que Bill Wyman et Charlie Watts assurent la rythmique.
Le concert est superbe, Midnight Rambler, You can’t always get what you want, tous les classiques, quand on les réécoute aujourd’hui on constate qu’ils n’ont plus cette énergie d’antan. La sortie du concert et le retour en France seront plus bordéliques, police à cheval matraquant quelques énervés aux abords de la salle, train du retour non chauffé alors qu’épuisés nous nous efforçons de dormir sur nos banquettes. Ah, la jeunesse….
Le disque qui vient de sortir est en fait un mix entre le premier concert de l’après-midi et le second du soir. Brown Sugar, Midnight Rambler et Street Fighting Man sont du premier set, le reste du second. De même, le solo de guitare de Mick Taylor sur All down the line, provient du premier concert en raison d’un problème technique lors de la captation du concert. Enfin, pour permettre de caser le concert dans son intégralité sur un seul CD de79’, les propos en français de Jagger ont été très souvent amputés (c’est pourquoi je conserve mes CD pirates).
Rien de réellement nouveau pour les fans, si ce n’est une excellente qualité sonore et pour moi, l’occasion de revivre ces moments intenses. La sortie sur Google USA, serait la première d’une série de cinq, dont on ne connaît pas le détail pour l’instant. A suivre attentivement donc…