Alain Madelin, le programme de l’UMP : des propositions indigentes et affligeantes !

Publié le 27 novembre 2011 par Jeunegarde

  Alors que Jean-François Copé et ses amis de l’UMP ne cessent de s’attaquer à l’accord entre socialistes et écologistes, par peur sans aucun doute, et en caricaturant à outrance, il ferait mieux de s’inquiéter des attaques qui viennent de son propre camp… Car l’ancien ministre de l’Economie et des finances d’Alain Juppé, Alain Madelin, vient de démolir point par point le nouveau programme économique et social que l’UMP a présenté la semaine dernière !

35 H : L’UMP propose d’augmenter le temps de travail par l’ouverture de négociations de branche. On reste stupéfait devant l’audace d’une telle proposition, à se demander si les ministres et les députés lisent les lois qu’ils votent ou font voter. Car faut-il le rappeler, cette possibilité de déroger aux 35 heures existe déjà, c’est la loi du 20 août 2008. L’annonce l’UMP sur les 35 heures semble de fait avoir une portée plus emblématique que réelle.

Alléger le coût du travail par une fiscalité anti-délocalisation : L’UMP propose d’alléger le coût du travail en transférant sur 5 ans les 30 milliards de cotisations patronales de la branche famille sur un « bouquet de fiscalité » (dites le avec des fleurs !) incluant la TVA. Là encore, les mots sont trompeurs. Présenter un tel transfert comme une opération « anti-délocalisation » relève de la mystification. L’UMP fait fausse route en plaçant la question du coût du travail au cœur de notre problème de compétitivité. C’est par la qualité, la créativité, la qualification, l’innovation, et l’investissement que l’on dope la compétitivité.

Soutenir les PME : l’indéfectible marronnier des programmes électoraux, le Small Business Act à la française. Une proposition dont on s’étonne qu’elle n’ait pas déjà été mise en œuvre après avoir fait l’objet de tant de promesses. Au surplus, le principal est fait d’un Small Business Act, où aux Etats Unis, 23% des marchés publics sont accordés aux PME. On ne voit guère les miracles que l’on pourrait avoir dans un pays qui comme la France voit déjà 32% de ses marchés publics attribués aux PME.

Une stratégie de filière industrielle : L’UMP propose une reconquête de la production industrielle au travers d’une stratégie de filière. Et d’énumérer « l’agroalimentaire, le numérique, le BTP, l’automobile, les services, …» L’intention est louable, mais on ne voit guère, là encore, concrètement, ce que les mêmes demain pourraient faire de mieux que ce qu’ils ont fait hier pour l’agroalimentaire ou l’automobile.

Préserver un modèle social généreux en luttant contre les dérives de l’assistanat

- Côté retraites, circulez il n’y a rien à voir ! Elles ont été sauvées dit-on. Tout le monde sait qu’une réforme structurelle, (celle qui consisterait à transformer un système de faux droits à la retraite en vrais droits dans un système par points) reste à faire.

-Assurance maladie… Ils n’en n’ont pas parlé. Tout se passe comme si l’UMP pensait pouvoir résoudre la question de nos déficits sociaux et répondre aux défis du vieillissement par la chasse aux fraudeurs et la lutte contre les dérives de l’assistanat.

Si indiscutablement ces thèmes ont un écho dans les milieux populaires, il s’agit de sujets à manier avec précaution car il concerne la détresse humaine et le devoir de solidarité nationale. L’UMP, à la recherche d’idées neuves ferait mieux d’explorer de vraies pistes de rénovation de l’Etat Providence, tant celles mises en œuvre dans les pays scandinaves, que celle de la Grande Bretagne avec la Big Society de David Cameron.


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