Dirty Dancing

Par Wherethemoviesare

Dirty Dancing, réalisé par Emile Ardolino, avec Jennifer Grey, Patrick Swayze, Jerry Orbach… sortie cinéma 12/1987

Oui je n’avais jamais vu Dirty Dancing et aucune intention de le voir. Mais, ouvert d’esprit que je suis , quand l’opportunité me fût donnée d’assister à une reprojection privée au cinéma, en version originale sous-titrée, je l’ai saisie. Mon objectif premier était évidemment de comprendre pourquoi je voyais vibrer la gente féminine chaque fois que les premières notes de « Time of my Life » résonnaient en soirée. Mon objectif second était de ne pas rester inculte et de me faire ma propre opinion sur ce que je pensais être un simple film de midinettes. En fait, Dirty Dancing en a l’allure seulement. Mais une belle allure, distinguée et travaillée.

Dans les années 60, Baby, que l’on appelle ainsi pour son jeune âge et ses attitudes de fille sage à papa, s’apprête à passer quelques semaines de vacances coincées du cul dans un village estival de l’Oregon. C’était sans compter sur ce prof de danse, gentiment macho et sensuel, qui lui donne sacrément chaud à chaque fois qu’il apparaît.
Le scénario pourrait se suffire à lui-même à partir de là, mais l’une des vraie valeurs ajoutée de Dirty Dancing tient justement dans le fait que la romance se construit sans l’emploi de raccourcis faciles.
Nous sommes à l’aube de la libération sexuelle, quand danser corps à corps est encore tabou, quand avorter est encore clandestin, quand les classes sociales se préjugent sans se connaître (ça n’a pas vraiment changé de ce côté là). Toute cette conjoncture est reprise pour construire un récit narratif qui, non content de conduire à une romance réjouissante et touchante, ouvre une fenêtre sur les déboires sentimentaux et existentiels de la jeune génération des 60′s qui a le cul entre deux chaises avant que la révolution des esprits et des corps éclate.

Dirty Dancing est porté par le jeu de deux acteurs over-charismatiques au talent réel, tellement au dessus des pâlichons, creux et ridicules Robert Pattinson et Kristen Stewart, pour se calquer sur un exemple d’actualité. Patrick Swayze que l’on ne présente plus, et Jennifer Grey que l’on évoque moins souvent. Et pourtant, pour l’œil et le cœur d’un garçon comme moi, cette fille est un bijou de charme à la beauté peu commune au cinéma. Dirty Dancing est également porté par la réalisation parfaite d’Emile Ardolino, qui donne à cette comédie musicale romantique ce que n’arrivent pas à obtenir celles d’aujourd’hui pour la plupart : une légitimité artistique. Une photographie belle et adaptée (la lumière sur les portraits de Baby est toujours parfaite), un montage réellement étudié pour que tout fonctionne sans que l’on se lasse, un dosage juste entre la gravité et la légèreté sont les éléments qui donnent au film son intérêt au delà de son synopsis.

Quand j’entends qu’un remake est en préparation, j’ai envie de crier au scandale tant ce film vieillit bien et tant on sait d’avance à quel point le remake, au lieu de rendre hommage, ne fera que desservir l’œuvre originale. Dirty Dancing est un incontournable de sa catégorie qui mérite l’engouement qu’il crée encore aujourd’hui.

8/10

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