L’attrait des apparences

Psyché était une princesse d’une beauté exceptionnelle. Jalouse d’autant d’atours, la déesse de l’amour envoya Cupidon lui jeter un sort. Son stratagème échoua, car son fils tomba follement amoureux d’elle. Vénus endormit la belle avec un parfum magique que seul l’amour pouvait annuler. La voici ranimée par le baiser de son bien-aimé.

L’attrait des apparences nous rend esclaves de nos sens.

Pour ne parler que de moi, je sais combien il est naturel de se fier à ce que l’on voit. Pourtant, la surface des choses cache bien des secrets. J’en suis moi-même un exemple concret. Je ne peux m’empêcher de sourire quand on me dit que tout a l’air si facile pour moi et que je suis sûrement à l’abri du souci.

Je souris parce que c’est à la fois vrai et faux. C’est faux parce que, tout comme vous, la vie ne m’épargne aucun défi, petit ou gros. C’est vrai parce que, tout comme vous, je comprends qu’au bout du compte, tout est parfait.

Les apparences sont en effet trompeuses. Elles nous donnent des informations extérieures qui sont partielles, puisque nous avons aussi une vie intérieure. Nous évoluons dans une dimension physique et une dimension psychique.

La beauté extérieure est capricieuse et changeante. Pour la faire durer, on doit la tailler dans la pierre ou l’embaumer. La beauté intérieure est lumineuse et permanente. Pour en admirer l’éternelle lueur, on n’a qu’à regarder notre cœur.

Nul ne peut se soustraire aux lois qui régissent l’univers.

Ainsi, chacun reçoit sa part de bonheurs et de misères, de défis et de tracas, d’appuis et de joies. Peu importe ce que nos sens veulent nous faire croire, chaque être humain possède son histoire.

Comment deviner ce que vous vivez? Je n’ai pas besoin de chercher très loin. Je n’ai qu’à aller en-dedans et la distance entre vous et moi n’est plus si grande que ça. Je me dis que si je le vis, c’est que vous l’avez vécu, le vivez ou le vivrez aussi.

Le flot régulier des événements émousserait-il le tranchant de mes jugements? Toujours est-il que les apparences perdent graduellement de leur importance. Je commence à voir la vie d’un œil adouci par l’expérience et une nouvelle innocence. Je m’en fais un petit peu moins. Arrondis de ma conscience les contours. Et ris pour des riens.

Il m’arrive de sentir en moi une présence. Douce comme un baiser d’amour…

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