La dure réalité de l’après Moubarak, par l’excellent caricaturiste québécois Bado.
Bien que Moubarack, longtemps appuyé par des gouvernements occidentaux complaisants et cupides, solidement installé au pouvoir avant cette révolution, ait été détrôné comme le nez du Sphinx qui s’est détaché de son visage. Rien ne semble avoir changé depuis. Que le nez du Sphinx soit emporté par une tempête de sable du désert ou détruit par un fanatique ou un boulet de canon de Napoléon Bonaparte, les pyramides derrière lui sont encore bien portantes. Les images de la violente répression de l’armée égyptienne contre ses opposants en valent bien plus que mille mots.
Faire changer le pouvoir militaire, l’influence religieuse et la structure de la gouvernance de cette Égypte dans l’intérêt commun du peuple, c’est comme vouloir restaurer les pyramides derrière le Sphinx. En attendant, il faut trouver un nez à ce Sphinx qui soit digne des Égyptiens. Le premier gouvernement de transition est tombé. Qui serait à la tête du prochain et qui serait assez fort pour négocier avec cette armée puissante qui s’est déjà rangée derrière le peuple pour la chute de Moubarack et aujourd’hui, sans pitié dans sa répression contre ce même peuple ?