Toujours un plaisir de se rendre au festival Midi dont c’est la deuxième édition dans sa version hiver.
Comme l’an passé pour Young Marble Giants, une des trois soirées a lieu dans le prestigieux Opera de Toulon, peu habitué à recevoir des groupes rock.
Avec des sièges un peu trop confortables pour ne pas avoir, après une dure semaine, envie de bailler devant les pourtant ambitieux Mina May.
Pas plus emballé que la dernière fois que je les ai vu, pas choqué non plus de les voir remplacer à la dernière minute les S.C.U.M.
Leur musique n’est pas désagréable en soi mais clairement pas des plus évidentes, rappelant parfois les experimentations de Radiohead, Clinic ou Sunns.
Ils ne déclineront leur identité qu’en fin de concert, peut être impressionés de jouer dans un tel endroit ou agacés du peu de réaction du public.
On attend le prochain groupe avec des selections indé du meilleur cru, de Chromatics aux oubliés Voxtrot.
Les Trailer Trash Tracys sont Anglais, ça se voit à leur teint blafard et au look haut en couleurs de leur chanteuse qui se présente dans un drôle de bermuda (à moins que ce soit un bas de salopette).
Pour autant leur son est pas des plus joyeux, il est même assez glacial, dans les veine des groupes un peu goth/shoegaze récents émules de Siouxsie du genre Zola Jesus ou Still Corners vus ici l’an dernier.
La voix est envoutante et l’ambiance prenante mais le groupe n’a visiblement pas encore écrit beaucoup de chansons, une petite demi heure et puis s’en vont.
Place enfin à la tête d’affiche alors que la salle est désormais bien remplie.
Baxter Dury a grandement motivé notre venue, c’est la première fois depuis ses débuts flamboyants (2002) qu’il joue dans le sud de la France.
Et on n’est pas déçus, c’est un feu d’artifice qui est proposé pour finir et nous extirper definitivement de notre semi léthargie.
On est d’emblée séduit par sa classe (impeccable costard) et sa bonhomie, voire son cabotinage.
Il ne cessera de dire qu’il aime la France, on le croit sans peine quand il imite notre accent et quand il descend la bouteille de vin qu’il entame d’entrée et finira au goulot.
Le groupe qui l’accompagne est excellent, les chansons déjà classiques de son dernier album « Happy Soup » sonnent encore mieux que sur disque, entre pop et post-punk plus british tu meurs.
« Isabel », « Claire », « Trellic », « Picnic On The Edge », autant de morceaux portés par son backing band et où son bagout et sa voix rauque se marient à merveille avec celle plus douce de Madeleine Hart.
Les morceaux plus calmes comme « The sun » joués assis au clavier sont tout aussi touchants et on espère bien le revoir hors festival pour un concert un peu moins court, le seul regret de cette prestation en tous points euphorisante.