Alors que pour la première fois les lignes bougent, Nicolas Sarkozy a écarté toute possibilité de débat. Dommage. Les pronucléaires devraient être les premiers à se plaindre de voir leurs arguments ainsi malmenés. Et les anti-atome auront beau jeu de moquer la mauvaise foi du président d’honneur du lobby nucléaire. Nicolas Sarkozy, sur un sujet quasi régalien, a préféré l’outrance à l’échange. Il a du même coup perdu une occasion d’être ce président au-dessus de la mêlée que ses conseillers essayent de vendre. Sur un sujet qui divise les Français, que des personnalités aussi opposées que Daniel Cohn-Bendit et Anne Lauvergeon proposent un référendum devrait faire réfléchir, y compris à l’Elysée.
Paul Quinio, Outrance, Libération, ici.
Vite, un débat ! Le contexte politique passionnel sur le sujet, de part et d’autre, démontre bien à quel point le dialogue social, et la possibilité de débattre publiquement et collectivement sur certains sujets est en panne de temps et de lieux pour le faire. Sur le nucléaire, nous avons perdu collectivement une grande occasion d’associer tout un chacun à la prise de décisions qui engagent plusieurs générations. C’est cela, la vraie démocratie. La seule zone d’ombre qu’éclaire aujourd’hui ma bougie, Monsieur le Président, c’est surtout celle-là : au lieu de mettre autant d’énergie à cliver et opposer les français, à dénigrer les uns et les autres, vous auriez mieux fait de donner des occasions aux français de se parler…plutôt que de se jalouser ou de se haïr les uns les autres. Quand ils ne peuvent plus ni ne savent plus échanger politiquement, alors, le pire est à craindre… Sur ce sujet comme sur d’autres. C’est cela l’intérêt supérieur de la France, aujourd’hui. On ne construit rien sur des ruines.
Un autre monde est possible.