Achilles heel
Saison 1, Episode 8 sur 12
Diffusion vo: Showtime – 20 novembre 2011
La traque au traitre s’intensifie alors que les apparences sont de plus en plus trompeuses.
Alala, ce cliffhanger final fait parler de lui. L’épisode précédent avait établi une sorte de statut-quo et mis fin à l’ambiguité de Brody. Mais comme je l’avais dis, rien n’est sûr et cet épisode finit donc par la révélation que non seulement Brody est un traitre à la nation américaine mais en plus partie prenante et consciente de cela, comme on peut le deviner au travers de ses propos comme quoi il veut se retirer du plan. J’aime ce cliffhanger qui arrive au bon moment, surtout avec la mise en place du futur réservé à Brody.
En effet, on a droit avant à la piqure de rappel qu’une sénatrice à la con veut installer Brody dans les hautes sphères de la politique américaine. Perso, j’avais totalement oublié cet axe d’un Brody potentiel homme politique. Et je ne suis pas très convaincu tant cette partie apparait trop clichée pour le moment à mes yeux. On est dans du grand classique. Même la sénatrice me parait être abonné à ce type de rôle tant j’ai l’impression de l’avoir vu jouer une politique manipulatrice à 157 occasions précédemment. Bon, je me trompe peut-être (pas envie d’aller vérifier sur imdb) mais elle a le physique de l’emploi en tout cas. Sans compter le scandale sexuel pour destituer celui dont Brody est censé prendre la place. Mouais. C’est vraiment la partie faible de la série pour le moment. Mais qui sait ? Après tout, la série repose sur nos impressions découlant de fausses impressions. Donc peut-être que cela s’avèrera génial. Mais j’en doute.
Du coup, replacer Brody comme homme pouvant disposer d’une grosse influence permet de dramatiser le cliffhanger final qu’il agirait pour Abu Nazir. Avoir un homme de l’organisation terroriste dirigeant le pays ennemi, voilà une bonne idée. Sauf qu’à force de multiplier les retournements, j’ai bien peur que je ne sois pas du tout surpris quand on twistera qu’il était un agent infiltré et qu’il n’est pas retourné mais fait semblant, avant de nous faire comprendre à l’épisode suivant qu’il a bien été retourné et ne fait pas semblant. Trop de rebondissements tuent le rebondissement. Et j’ai l’impression que la série arrive à la limite de son quota de retournements de situations possibles. Il faut nous installer des certitudes avant de les bouleverser. Et là, ce twist final me semble quand même arriver trop tôt par rapport à la révélation que le traitre n’est pas Walker. On n’a pas eu le temps de voir Brody agir comme un héros de retour pendant 2 ou 3 épisodes, qu’on s’attache à lui avant de nous surprendre avec un cliffhanger comme celui d’aujourd’hui.
A coté de cela, la recherche de Walker est assez peu inspirée. Et pire, trop prévisible. On avait tous vu de très loin que la conne de femme le préviendrait. Non seulement elle le fait mais en plus de façon hyper ridicule et clichée. Il ne lui manquait que l’accent du ghetto pour n’être qu’un cliché sur pattes. J’espère que cette poussive intro à Walker offrira quelque chose de bon et surtout, je suis pressé de voir comment cela va tourner avec Brody. Il semblait ignorer la survie de son ami. Va-t’il voir la survie de Walker comme une trahison de Nazir ? Va-t’il l’accepter ? Va-t’il se rebeller ? Il y a un gros développement psychologique qui peut s’avèrer génial si c’est bien mené. par contre, j’ai bien peur que Walker soit condamné à n’être qu’un ustensile pour faire avancer l’histoire, à l’image du couple qu’on soupçonnait de terrorisme.
Et enfin, on a du développement du coté de Saul et Carrie avec cet épisode nous faisant comprendre que leurs sentiments sont leurs points faibles. Ils aiment mais le boulot les contraint à être seuls. La boulot avant tout. Le problème est que j’ai du mal avec la femme de Saul. Elle savait avant de s’engager avec Saul que son boulot primerait sur elle, surtout qu’on parle de sécurité nationale, de lutte anti-terrorisme et pas juste d’un inspecteur de police « banal » qui serait appelé à 3h du mat parce qu’un dealer a été retrouvé mort au coin d’une rue. Donc la voir faire la gueule maintenant à cause du boulot de Saul, je trouve ça un peu gonflé. Je peux comprendre que ça la saoule de ne jamais voir son homme mais elle le savait d’avance. Je ne vois pas où est la surprise. Enfin bon voilà quoi …
J’accroche plus à Carrie parce qu’on a vraiment vu un moment où elle paraissait plus apaisée dans la cabane au fond des bois. Elle semblait avoir trouvée une sorte de quiétude et du coup, son désarroi me touche plus. Son fatalisme quant à sa solitude est plus efficace et il y a encore du ressort avec cela puisqu’elle se croit seule au monde alors qu’elle a une soeur qui est attentive envers elle. Sa perception de la solitude peut donner de bonnes choses dans ses rapports humains et surtout, cela pourra peut-être donner enfin une utilité à ses problèmes mentaux évoqués depuis le début de la série.
Bref, 7/10
On est clairement dans un épisode de transition qui m’a franchement plu au visionnage mais qui s’avère quand même assez bancal sur pas mal de points en y réfléchissant à nouveau. J’espère juste que ce ne sont que des introductions poussives à de grands moments et non un signe d’essouflement de la série.