genre: science fiction
Année: 1968
durée: 1h50
l'histoire: Egaré dans l'espace-temps, un engin spatial américain s'écrase sur une planète inconnue. Les astronautes Taylor, Landon et Dodge découvrent que les hommes primitifs de cette planète sont placés sous le joug de singes très évolués.
la critique d'Alice In Oliver:
La Planète des Singes, réalisée par Franklin J. Schaffner en 1968, fait partie des classiques de la science fiction.
Il s'agit également de l'adaptation d'un roman homonyme de Pierre Boule. Mais la Planètes des Singes trouve aussi son inspiration dans un épisode de la série la Quatrième Dimension, La Flèche dans le Ciel.
En effet, cet épisode raconte l'histoire de trois astronautes qui atterrissent sur un astéroïde désertique. Sur place, nos héros découvrent un endroit terriblement austère. Pour survivre, le personnage principal tue ses camarades et vole leur ration d'eau. L'astronaute sombre peu à peu dans la folie.
A la fin de l'épisode, il découvre l'effroyable vérité: sa navette ne s'est pas posée sur un astéroïde, mais sur la Terre.
C'est donc cette histoire qui va inspirer le scénario de la Planète des Singes, qui reprend peu ou prou les mêmes éléments.
Attention, SPOILERS ! Trois astronautes traversent l'espace/temps et atterrissent sur une planète inconnue.
Dès leur arrivée, ils sont attaqués par des primates et découvrent que l'homme est un être primitif, destiné à devenir l'esclave de singes très évolués.
Seul Taylor (Charlton Heston) survit, mais l'astronaute se montre différent de ses semblables. Contrairement à ses congénères, il fait preuve d'intelligence. Il sait parler et écrire. Ce qui ne manque pas d'interroger quelques primates scientifiques, curieux de connaître leurs origines profondes.
C'est d'ailleurs la trame de l'histoire.
A partir de ces différents éléments, Franklin J. Schaffner signe un film de science fiction profondément pessimiste.
Rappelons que le film a été réalisé en 1968, dans un contexte de menace nucléaire. Ici, l'homme est décrit comme une bête sauvage, tout juste bon à se détruire lui-même. De ce fait, il est redevenu un être primitif, incapable de communiquer.
Cette version de 1968 a une vraie dimension religieuse. Ici, la croyance est utilisée comme un outil de propagande politique, fermé face au savoir, à la science et à la vérité. Taylor devra sans cesse s'expliquer sur ses origines.
Pour les singes, un homme ne peut être intelligent. En un sens, Taylor symbolise une peur profondément ancrée dans le passé lointain des primates.
Pour Schaffner, c'est une façon comme une autre de critiquer notre société moderne, qui vit sans cesse dans la paranoïa et la peur de ce qui est différent.
Schaffner engage le spectateur à prendre fait et cause pour le combat de son héros principal, donc, Taylor, un personnage à la fois attachant et macho. C'est aussi un héros en quête de découverte.
En un sens, ce saut temporel apparaît ici comme un voyage initiatique, au bout duquel Taylor finira par découvrir l'horrible vérité.
En résulte un classique de la science fiction, un véritable bijou du genre, qui engendrera de nombreuses suites (quatre au total), sans compter une série, un remake foireux et un préquelle sorti en 2011.
Note: 18.5/20