Révision des critères de Maastricht: la rigueur contre la souveraineté des États

Publié le 26 novembre 2011 par Letombe

Nicolas Sarkozy rencontrait ce jeudi 24 novembre Angela Merkel et Mario Monti, nouveau chef du gouvernement italien à l’occasion d’un énième sommet européen. Au programme : le sauvetage de l’euro par des responsables politiques qui n’ont à ce jour apporté aucune solution satisfaisante sur ce sujet.

Dans un contexte de crise budgétaire dans de nombreux pays de la zone euro et de crise économique et sociale dont les effets sont de plus en plus dévastateurs, la droite néolibérale ressort encore une fois son unique réponse : la rigueur. En effet sous la pression du gouvernement allemand, une réforme des traités a été discutée. Elle a pour objectif de contraindre les gouvernements à davantage de discipline budgétaire, allant jusqu’à les menacer d’une condamnation par la Cour Européenne de Justice s’ils ne la respectaient pas. Si cette réforme était adoptée, l’ensemble des gouvernements de la zone euro seraient dépossédés leur souveraineté économique.

Encore une fois la droite veut nous faire croire que sa politique est la seule possible. Les Jeunes Socialistes ne peuvent pas accepter qu’elle impose ses solutions aux peuples européens. Ils ne peuvent accepter que la rigueur soit inscrite dans les traités européens aux côtés des valeurs humanistes et de solidarité qui ont construit l’Europe.

Face à cette politique de rigueur, nous proposons une alternative de gauche. La relance, seule solution crédible pour sortir de la crise, doit être financée par des nouveaux outils de politique économique. Le système des eurobonds que nous soutenons permettrait de financer la dette des Etats à un niveau européen, par la Banque Centrale Européenne, renforçant ainsi la marge de manœuvre des gouvernements face aux marchés financiers en mutualisant les dettes souveraines européennes. Changer les objectifs de la BCE en cessant de se focaliser sur la seule inflation doit être une priorité. En outre, nous souhaitons à terme une véritable intégration politique au niveau européen en dotant l’Union Européenne d’un véritable budget fédéral au service de la croissance et du développement de l’ensemble des Etats en instituant des mécanismes de solidarité.

Nous devons le redire clairement : la rigueur n’est pas le remède à la crise. Au contraire, elle en aggrave les conséquences. Nous appelons les dirigeants européens à se ressaisir de l’arme budgétaire et à mettre en œuvre dans les plus brefs délais des politiques de relance d’ampleur afin de relancer la machine économique et d’améliorer les conditions de vie de citoyens européens victimes d’une crise dont ils ne sont aucunement responsables.

MJS