Les prisonniers qu’on ne voit jamais

Publié le 26 novembre 2011 par Raymondviger

Jean-Pierre Bellemare, prison de Cowansville. Dossier Prison

Plusieurs raisons expliquent ce comportement, la plus commune est la peur qu’il porte en eux d’être jugé une seconde fois par un tribunal carcéral qui ne fait dans la dentelle.

Les auteurs de crime crapuleux qui furent sévèrement invectivés par la population, risque un second traitement plus corsé par leurs codétenus car les corrections finissent parfois en véritables boucheries. En gang, les détenus ont la fâcheuse tendance à la compétitivité dans leur méchanceté.

Prison et psychiatrisés

Il existe un autre groupe de détenus qui tentent de passer entre le mur et la peinture, ce sont les psychiatrisés. Ils ne sont pas des auteurs de crimes crapuleux, mais leur crainte incontrôlable de l’univers carcéral les angoisse. Emprisonnés à l’intérieur d’une enceinte de prison, ils en fabriquent une seconde dans leur tête, là ou il est impossible de s’évader.

Un reportage dénonçant les conditions de détentions qu’aurait vécu Simon Marshall lors de sa détention au pénitencier résume très bien ce phénomène.

Simon Marshall

Solitaire et sans défense Simon fut: battu, volé et agressé de manière presque journalière par ses codétenus. Ce jeune autisme, accusé à tort d’être un violeur en série, fut libéré de toutes accusations après une vérification de son ADN, (très tardive, qui fut exécutée seulement à sa seconde condamnation), ce qui le disculpa de toute accusation criminelle. Il fut libéré d’un pénitencier puis interné en psychiatrie. Il n’y a jamais eu de commission d’enquête sur tous ceux qui avaient participé à cette affaire qui s’est révélé un véritable fiasco judiciaire. Donc, tout est encore en place pour que ce reproduise ce genre d’incident.

Combien de fois j’ai vu un détenu détourner l’attention de sa petite personne, en ridiculisant ou abusant d’un cas psychiatrisé en l’utilisant comme bouc émissaire. Ils sont des cibles idéales pour des détenus aveuglés par leur propre ignorance.

Folie et prison

Qu’il n’en déplaise à l’honorable Pierre-Hugues Boisvenu, plusieurs cas psychiatrisés le deviennent suite à une série d’épreuves qui sont au-dessus de leurs capacités: perte d’emploi, divorce, infidélité, faillite, cancer, deuil, accident. Hé oui! Ces évènements entraînent parfois des gens dans la folie et aujourd’hui la folie est criminalisée.