La Voie du Sabre - Thomas Day

Par Ptitetrolle

  • Le synopsis : 
Pour parfaire l'éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu'ait connu l'Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l'apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu'à la capitale Edo, où l'Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l'archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.
  • Mes impressions :

J’ai entamé ce livre dans l’optique de terminer mon challenge ABC Fantasy / Bit-Lit (oui oui, je devais le dire, parce que j’en suis très fière, c’était bien plus dur que ce que je m’imaginais !), et je ne savais pas trop à quoi m’attendre. A vrai dire, je n’avais même pas lu la quatrième de couverture. C’est donc avec surprise que j’ai découvert le sujet du livre : rien de moins que le célèbre Musashi ! Depuis le temps que je veux lire La Pierre et le Sabre de Yoshikawa, voilà une entrée en matière assez sympathique.
Bon, je ne vais pas vous dire que c’est un chef d’œuvre, parce que je n’ai pas non plus été transportée par le récit. J’ai par exemple bien plus accroché à Blood Ninja, dans un autre registre mais toujours lié au Japon et à ses guerriers qui nous fascinent tant. Malgré tout, il y a beaucoup de bon dans ce livre. D’abord, j’ai apprécié l’ambiance très particulière du récit, j’ai eu l’impression de pénétrer dans un conte, une histoire vraie qu’on écoute avec passion au coin du feu, et je pense que c’était l’effet recherché. Le lecteur découvre au fil des pages le témoignage de Mikédi Nakamura, qui a écrit sa vie sur trois rouleaux de papier. Nous voilà donc spectateur d’un homme se racontant lui-même, avec le recul de l’expérience et des années sur ses propres actes de jeunesse, et sur l’enseignement de son maître, le fameux Musashi.
On découvre d’ailleurs un Musashi très différent de ce qu’on pourrait imaginer lorsqu’on pense à un homme qui a mis au point une véritable ligne de conduite, un code d’honneur des samouraïs. Ici, Musashi est sale, débauché, insolent, mais aussi sensible, blessé, et surtout prêchant la liberté et la justice. Un homme étrange qui reste mystérieux jusqu’au bout. En fait, bien que le livre soit centré autour du personnage de Musashi, qui a réellement existé, tout le reste n’est que fiction, et c’est le vrai point fort du livre. Car dans le monde créé par Thomas Day, les dragons existent, et la magie est comme une discrète toile de fond dans la vie des personnages. Les traditions sont très présentes, la violence l’est aussi mais toujours abordée de manière subtile, une manière qui correspond totalement aux japonais. Bref, je ne saurai dire pourquoi, mais il ressort de ce livre une réelle authenticité, j’avais vraiment l’impression d’être au Japon, et de lire le récit d’un japonais.
L’histoire se déroule un peu à la manière d’une fable, dans le sens où elle est une sorte de récit initiatique dans lequel le narrateur se rend compte de ses erreurs et nous les raconte pour qu’on puisse en tirer une morale. Ce que j’ai aimé aussi, c’est qu’il y a plusieurs histoires dans l’histoire, certains personnages nous racontent des mythes et des récits qu’ils ont entendus, et ça amène une sorte de parenthèse rafraichissante au sein même du livre.Thomas Day est un amoureux du Japon et ça se ressent, son style d’écriture est particulier mais cadre bien avec l’image que je me fais de ce pays à une époque médiévale. Il arrive de plus à marier une ambiance de conte avec des éléments fantastiques mais aussi des éléments réalistes. Je ne suis pas une spécialiste du Japon mais visiblement ce monsieur a fait quelques recherches avant d’écrire son livre.
Je ressors de ma lecture avec une sensation étrange. Je n’ai pas aimé plus que ça, et pourtant ce livre m’a intrigué, et je crois que c’est le plus important. Je crois que j’ai trouvé ça bien trop court finalement, c’est un roman qu’il faut savourer lentement, mais comment y arriver avec seulement 300 pages ? Je ne sais peut-être plus le faire avec toutes ces sagas à rallonge que j’ai l’habitude de lire ! Au final, je pense que c’est un livre à essayer, rien que pour le dépaysement de ce Japon médiéval et plein de mystères.
  • Ce qu’il faut retenir :

Thomas Day a un véritable don pour retranscrire l’ambiance si particulière du Japon, et nous offre un mélange subtil de traditions, de magie, d’amour et de violence, d’échecs et de réussites, autour d’un personnage historique bien connu : le célèbre Musashi. L’auteur nous amène d’une très belle manière à nous interroger sur la relation de maître à élève, mais aussi sur les choix de vie de l’un et de l’autre, et sur la définition de la liberté. 
Un roman d’apprentissage dans lequel chaque lecteur trouvera sa propre morale, et prendra un plaisir certain à écouter Mikédi Nakamura lui conter sa vie et le chemin qu’il a choisi de suivre. Un roman à conseiller à tous les amoureux du Japon, et aussi à ceux qui voudraient le découvrir.
7/10 
Un livre sympa, Trolle aime !