«Si les Palestiniens avaient signé un accord sur un gouvernement d'union (entre les mouvements rivaux Fatah et Hamas), cela aurait rendu un transfert de fonds impossible», a déclaré vendredi à l'AFP un haut responsable gouvernemental israélien sous couvert de l'anonymat.
Ce constat s'est accompagné d'une mise en garde sans ambiguïté du ministre du Développement régional, Sylvan Shalom, suppléant du premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui a estimé que le sommet palestinien du Caire «constitue un développement négatif et dangereux».
«Nous allons demander à la communauté internationale de ne pas parler à un gouvernement dont le Hamas serait une composante essentielle alors que cette organisation terroriste continue de prôner la destruction d'Israël», a affirmé M. Shalom dans une interview à la radio militaire.
Les médias israéliens, citant des sources gouvernementales, affirment qu'un cabinet restreint israélien, composé des principaux ministres et convoqué tard jeudi soir par le premier ministre, a opté pour l'heure contre un dégel des fonds qui sont indispensables au bon fonctionnement de l'Autorité palestinienne.
«Après cette annonce, il est hors de question que nous dégelions les fonds», a déclaré un haut responsable anonyme cité par le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot.
Au cours d'un tête à tête jeudi au Caire, les deux principaux dirigeants palestiniens ont approuvé un document qui prévoit notamment de se «concentrer sur la résistance populaire pacifique».
«Il n'y a plus de différences entre nous. Nous sommes convenus de travailler comme des partenaires avec une responsabilité unique», a assuré M. Abbas au terme de près de deux heures de dialogue.
Toutefois, des sources gouvernementales israéliennes, citées par la radio publique, ont fait part de leur scepticisme alors qu'il y a déjà plus de six mois que le Hamas et le Fatah, qui contrôlent respectivement la bande de Gaza et les zones autonomes de Cisjordanie, se sont mis d'accord pour la formation d'un gouvernement d'indépendants chargé d'organiser des élections en mai 2012. Un accord qui n'est toujours pas appliqué.
La «rencontre Abbas-Mechaal a été une cérémonie vide de contenu» compte tenu des divergences de fonds entre les frères ennemis du mouvement national palestinien, a relevé un responsable gouvernemental anonyme dans le quotidien Maariv.
M. Nétanyahou, dont le gouvernement est résolument hostile à l'unité palestinienne avec le Hamas, qu'il assimile à une «organisation terroriste», a critiqué jeudi l'accord palestinien du Caire, appelant M. Abbas à «arrêter le processus de réconciliation avec le Hamas».
«Plus Abou Mazen (surnom de M. Abbas) s'approche du Hamas, plus il s'éloigne de la paix», a déclaré à l'AFP son porte-parole Mark Regev.
Après la récente admission de la Palestine à l'UNESCO, Israël avait annoncé le 1er novembre le gel des transferts de fonds dus aux Palestiniens.
Ces fonds correspondent au remboursement des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens qui transitent par les ports et aéroports israéliens.
Les accords de Paris de 1994 prévoient la rétrocession par Israël de ces taxes, qui représentent deux tiers des recettes budgétaires de l'Autorité et permettent de payer plus de 150 000 fonctionnaires palestiniens, dont la masse salariale représente environ 115 millions d'euros (208 millions de dollars).
Le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, ONU, Union européenne et Russie) a pressé mercredi Israël de débloquer «sans délai» ces fonds.
Source : Cyberpresse
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