#photo publiée dans "Le Courrier" pour spectacle "Bulle des boîtes" #théâtre

Publié le 26 novembre 2011 par Jazz29171
J'ai le plaisir, aujourd'hui, de partager avec vous une photo prise le 19.11.2011 lors d'un spectacle dédié au jeune public. J'ai eu ce jour le plaisir de collaborer avec le spectacle "Bulle des boîtes..
où quand Bulle sème sa graine" joué jusqu'au 3 décembre à La Traverse de Genève afin de leur fournir des photos "presse" et des vidéos promotionnelles pour YouTube.
Vous trouverez ci-dessous un article publié le 25.11.2011 dans le quotidien indépendant genevois "Le Courrier" ainsi que la retranscription de la chronique de Cécile Dalla Torre qui a trouvé le spectacle aussi réjouissant et pédagogique que votre serviteur. Sans oublier et pour finir les 5 vidéos réalisées ce jour-là .. 3 pendant un mini-filage et 2 en live pendant ce spectacle qui réjouira non seulement les chérubins mais aussi les adultes.
Ecriture,mise en scène et conception pédagogique : Nathalie Athlan (desboitesetvous@infomaniak.ch )
Ecriture, jeu, musique, chant :
Catherine Gaillard ( http://www.catherine-gaillard.net)
Béatrice Graf ( http://www.beatricegraf.ch)
Sophie Rusch ( http://www.sophiesolo.ch )
Scénographie : Natacha Jaquerod
Lumière : Danielle Milovic, assistée de Lamia Dorner
Communication et diffusion : Claire Félix

La (libre-)pensée, ça se cultive


paru le 25 novembre 2011 dans le Courrier et chroniqué par Cécile Dalla Torre
THEATRE •A La Traverse, à Genève, «Bulle des boîtes» donne aux jeunes têtes blondes plein de bonnes raisons de cultiver leur jardin. Emballant. Un roi «mouru», une jeune héroïne qui veut faire son «apprentiféage» et une «Carréville» orwellienne, où rien ne tourne rond... Autant d’ingrédients concoctés avec piment par trois figures de proue de l’anti-prêt-à-penser genevois, Catherine Gaillard, Béatrice Graf et Nathalie Athlan. Après avoir sévi en 2009 avec leur conte musical Moufle et compagnie, elles s’associent cette fois-ci la guitare et la voix de Sophie Rusch. Jusqu’au 3 décembre, l’immanquable Bulle des Boîtes est à voir à La Traverse (Maison de Quartier des Pâquis), à Genève.
Rentrer dans le moule, Bulle ne peut s’y résoudre. Elle se cabre, refuse qu’on la cadre. Tout ne se range pas dans des boîtes, comme on voudrait le lui faire croire. Et Bulle ne recule devant rien depuis qu’elle a respiré le parfum de la «fleur de pensée». Si elle en sème les graines, elle en sera d’autant mieux protégée des monstres. A grand renfort de «questionnades», comme tout enfant, Bulle sonde le monde, voudrait devenir fée. Faire son apprentissage, ça lui servira à «devenir sage». Dans la lignée de l’incontournable auteur et illustrateur jeunesse Claude Ponti, ces néologismes et autres métamorphoses lexicales abondent.
Politico-civico-écolo, Bulle des Boîtes l’est plus qu’un brin. Au décès du roi, s’organisent des élections pour savoir à qui des deux héritiers ira le trône – la princesse Géraldine ou le prince Gérard. Voter pour celui ou celle qui reprendra les rênes de l’ancien «royaume herbé» ces 1000 prochaines années n’est pas chose aisée (le «royaume herbé» se lit aussi «RB»). Les prétendants doivent convaincre, façon bling-bling et show télévisé, diffusé par ce récurrent rectangle blanc qu’est la télé. «Simplicité et sécurité», le slogan scandé par le futur despote pour se faire élire fait frémir. Dentelles de verdure Bulle des boîtes pose donc les grands principes démocratiques, singe les dérives médiatiques et inculque le sens civique. L’écologie, elle, s’impose à travers le propos et les choix de mise en scène. Le décor, de carton et de papier, recrée des dentelles de verdure, éradiquée à tout jamais de l’univers citadin auquel Bulle est condamnée. Le souci du «vert» s’aiguise aussi à travers le «poubaspi», censé ingurgiter toutes les ordures de la cité.
Dans Bulle des boîtes, création musicale et chantée, l’engouement nait dès les premiers airs de samba, joués par la batteuse Béatrice Graf, qui agite ses baguettes sur des mini-percussions –quand le son ne retentit pas d’une boîte en carton rectangulaire–, accompagnée à l’ukulélé par Sophie Rusch, qui campe aussi une «fée désanchantée» tendance rock and roll.
L’univers conçu à plusieurs mains par Nathalie Atlan et ses trois comparses, à la fois comédiennes, musiciennes, et chanteuses, pourfend avec humour et délice ordre et conformisme, qui mènent tout droit à des régimes tyranniques. Dans un pays où le livre n’existe plus, Big Brother is watching Bulle. Chaque mouvement est contrôlé par le GRB ou «grand rectangle blanc» omnipotent. Pour la conteuse Catherine Gaillard, dont le jeu croustille tout au long de la pièce, la seule façon d’échapper au totalitarisme, c’est bel et bien la libre-pensée. La pensée unique n’est pas celle des créatrices, qui ont raisonné ensemble, fortes de leur parcours politique pour les unes, artistique pour les autres. Contre le tout-formaté Fait de tous petits riens, le spectacle, conçu avec une apparente économie de moyens, en dit long sur notre monde, celui d’hier et de demain. Et n’en fait pas pour autant germer moins d’idées. Car l’enjeu se situe bien là. S’insurger contre le tout-formaté, le prêt-à-consommer et le trop-plein-d’achats, autant d’entraves à notre faculté de penser. La metteure en scène Nathalie Atlan entend ainsi «montrer qu’on peut tout faire avec rien». Un joli pied-de-nez aux grosses productions qui elles, possèdent largement les moyens.
Dès 6 ans. Jusqu’au 3 décembre, ma et ve à 18h30, mer, sa et di à 11h et à 15h, La Traverse, Maison de Quartier des Pâquis, 50 rue de Berne, Genève.
Rés: tél. 022 909 88 94, www.mqpaquis.ch