A las cinco de la manana…
Le sacre cinématographique de l'automne, c'est "Intouchables", un film effectivement très divertissant, porté par l'humoriste Omar Sy (dégoulinant de sympathie) et François cluzet (toujours aussi excellent). Il avait tout pour réussir : une audace sur le sujet traité, une histoire vraie, et un portrait d'une France qui réussit la double cohabitation des cultures banlieue/XVIème et black/blanc. bref, un conte de fées moderne, propice à toutes les réconciliations avant Noël.
Le succès de 2011, cependant, doit être rapproché d'un succès déjà oublié - les Visiteurs. C'était en 1993, et la France allait basculer en avril-mai dans la cohabitation. Edouard Balladur apparaissait, grave, à la télévision – "Il va falloir faire des sacrifices". L'Eminence grise faisait grise mine. L'heure était aux économies, et les visages étaient sombres : non, vraiment, non, cela ne pouvait plus continuer comme cela. Imaginez : la dette avait atteint 500 milliards d'euros, soit 40% du PIB. Pour information, elle est aujourd'hui de 1 600 milliards et représente exactement le double.
Oui, je crois que les Intouchables sont les Visiteurs de 2011. D'ailleurs, les titres sont bâtis sur le même principe : un pluriel pour désigner un binôme. Un duo efficace, servi par des acteurs qui se révèlent, l'un dans la retenue, l'autre dans le surjeu. De la même manière que Clavier trônait sur la couverture des gazettes, Omar Sy va connaître son heure de gloire. D'ailleurs, les Visiteurs ont atteint les 13,8 millions de spectateurs, le record qu'Intouchables pourra sans doute frôler une fois dépassée la barre des 10 millions de visiteurs.
Au-delà de la qualité du film, il y a un momentum politique, une envie de décompresser en allant voir un conte de fées, une histoire d'évasion, un rêve. La seule chose rassurante, c'est que finalement, les lamentations Churchilliennes se répètent, et pas grand chose ne change…
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