La maison d’édition québécoise Écosociété est actuellement soumise à une SLAPP (Strategic Lawsuit Against Public Participation) de la part de la plus grande compagnie aurifère du monde, Barrick Gold.
Une SLAPP est une action en justice faite dans le but de faire taire, de bâillonner. L’idée est d’accabler une organisation militante, dans ce cas-ci, une maison d’édition, par le biais d’une poursuite en justice pour diffamation dans le but de l’intimider. La poursuite peut viser certains membres d’une organisation ou l’organisation elle-même. Les SLAPPs, en raison des frais, ressources et énergies considérables à engager pour se défendre, tendent à épuiser les ressources des organisation qui ont en face d’eux de puissantes corporations -dans ce cas-ci, une multinationale- qui ont les reins solides. Elles découragent également les citoyens qui voudraient s’impliquer dans la défense de leurs droits, de l’environnement, etc.
La poursuite intentée contre les éditions Écosociété et les auteurs du livre, Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique, Delphine Abadie, Alain Deneault et William Sacher (chercheurs du Collectif Ressources d’Afrique) est de 6 millions de dollars, une somme qui ruinerait certainement la maison d’édition et les auteurs impliqués.
Barrick Gold semble bien décidée à faire taire les critiques car cette action en justice fait suite à des menaces (légales, dit-on) reçues précédemment par Écosociété de la part de la compagnie, avant même la publication du livre !
Cette attaque contre la liberté d’expression n’est pas une première au Québec, comme en font foi les cas du site d’enfouissement de Cantey, en Outaouais, du projet de port méthanier de Rabaska et quelques autres cas.
Fait particulier à cette affaire, les agissements de la compagnie en Afrique étaient généralement peu connus et il est à se demander si Barrick Gold ne s’est pas tiré dans le pied avec cette poursuite en justice en attirant tous les projecteurs sur le livre Noir Canada et sur leurs agissements allégués.
Si vous voulez agir contre cette SLAPP (et d’autres à venir) et contribuer à protéger la liberté d’expression au Québec, voici quelques actions à poser:
- Signez la pétition pour une loi anti-SLAPP en ligne et la faire circuler largement
- Si vous vivez au Québec, écrivez à votre député et au ministre pour demander une loi anti-SLAPP
- Faites un don aux fonds de défense juridique
- Acheter le livre Noir Canada (ou offrez-le à des amis)
Faites passez le mot: la liberté d’expression, ça concerne tout le monde !