A l'occasion de la Journée mondiale pour la lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre 2011, l'association Gynécologie Sans Frontières et le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français affirment leur solidarité avec ces femmes victimes de toutes formes de violences, à l'école, à l'université, au travail.
Le 1er colloque national « Violences faites aux femmes... Conséquences du sexisme ordinaire» organisé à la faculté de pharmacie de Nantes le 25 novembre par l'Association Gynécologie Sans Frontières, la Mission Départementale aux Droits des Femmes et à l'Egalité de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale de la Loire Atlantique et le Service de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Nantes présentait les interventions possibles orientées vers la lutte contre les violences sexuelles et sexistes à ces trois étapes de la vie des femmes. Un colloque qui s'inscrit dans les missions diligentées par le 3ème plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes 2011-2013 : protéger, prévenir, être solidaire.
Les violences faites aux femmes, un phénomène croissant et préoccupant en termes de santé publique :
· Les violences sexuelles à l'école : 6% des adolescentes ont été victimes d'une agression sexuelle au cours des 12 derniers mois (soit plus de 5.000 cas par an) et 60% des filles se plaignent de harcèlements sexuels. Dans 75-80% des cas, l'agresseur est dans l'entourage (famille, amis et écoles) et 1.000 autres cas se passent entre adolescents.
· Les violences sexuelles à l'université : en dépit de la loi de 1998 interdisant le bizutage, plus de 10% des étudiantes en ont été victimes en 2009-2010 entraînant des «traumatismes psychologiques graves» pour 92% des parents d'élèves
· Les violences sexuelles au travail : 25% des agressions sexuelles et 5% des viols sur produisent… sur le lieu de travail.
Les professionnels, gynécologues, organisateurs du Colloque, appellent à un véritable parcours de soins avec des protocoles sur le plan médical, psychique et social à mettre en place sur tout le territoire français avec l'appui des Agences régionales de Santé. La prévention ne sera possible que si les professionnels sont sensibilisés et formés, qu'ils s'agissent des magistrats, des policiers et des gendarmes, des travailleurs sociaux, sans oublier les professionnels de santé : infirmières, psychologues, sages-femmes et médecins.
Au-delà des diversités culturelles, toutes nos sociétés se développent sur un socle commun:
· L'interdit de l'inceste.
· La prohibition des violences : mutilations, et toute atteinte à l'intégrité corporelle et psychique des individus,
· Devenir homme, devenir femme en respectant la dignité de chacun.
L'Association Gynécologie Sans Frontières réfléchit à l'impact du « sexisme ordinaire » sur les différentes formes de violences, sexistes, sexuelles, conjugales, prostitutionnelles, rencontrées par les femmes au cours de leur vie, à l'école, dans les études et au travail, explore depuis de longues années les moyens les plus adaptés pour accompagner et traiter les femmes victimes de violence et prépare un plan d'action pour prévenir ces violences.
Elle rappelle aux professionnels de santé leur triple rôle : Soigner, éduquer et défendre les femmes en cas de non-respect des droits essentiels, d'atteinte à leur santé comme c'est le cas pour les violences liées au sexisme.
Source: Communiqué Gynécologie sans Frontières (Tableau et visuel OMS)
Lire aussi: VIOLENCE à L'ÉCOLE : Des enfants presque heureux..enfin sauf 14% d'entre eux -VIOLENCES : L'OMS alerte sur sa longue chaîne de conséquences -