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Beau temps

Publié le 25 novembre 2011 par Alteroueb

Ce matin, un peu plus que la veille, le trajet jusqu’à l’arrêt de bus a été pénible. Le brouillard avait une odeur âcre, l’air était quasiment perceptible à chaque passage vers les poumons : c’etait totalement irrespirable. Sur les grands axes, quelques panneaux lumineux informent, qui l’eût crû, que l’agglomération lyonnaise subit actuellement un pic de pollution, qui dure depuis le 17 novembre. La raison invoquée, et ce n’est pas une blague : une situation météo anticyclonique exceptionnelle !

Déjà 60 jours par an de cette pollution. On dit stop quand ?
Bien sûr, c’est le grand beau temps actuellement. Pas de pluie, mais pas de soleil non plus. Et le brouillard du moment n’a rien à voir avec ceux légendaires dans la région en raison de la proximité de la Dombes toute proche. En 2011, entre Rhône et Saône, on compte déjà plus de 60 jours passés avec plus de 50 microgrammes de fines particules par mètre cube. 60 jours de soi-disant beau temps, ou le ciel n’est plus visible, au contraire de ces files ininterrompues de véhicules de toute sorte, qui se suivent pare-chocs contre pare-chocs, à la vitesse d’un escargot. Faire passer la cause de la pollution sur la météo est franchement gonflé, annoncer par voie de presse que les ennuis de santé qui en résultent sont dus au trop beau temps est à la limite de la malhonnêteté. Les vrais responsables sont connus et découlent de l’activité humaine, avec, en première cause, la circulation automobile… Mais au plus fort de l’épisode, personne ne lâche son sacro-saint volant…

Je reconnais malgré tout que les automobilistes ont des excuses. Il y a bien des moyens de transports alternatifs, mais quand il est question de les utiliser, les difficultés commencent. On ne compte plus les créations d’associations d’usagers en colère contre la SNCF et sa gestion désastreuse des trains «de banlieue», et qui supportent retards et suppression de train avec le plus profond mépris de la part de l’exploitant. Quand réponse il y a, elles invitent cyniquement les usagers «à covoiturer, ou de prendre les bus départementaux»… Côté transport en commun lyonnais, malgré une récente réorganisation et un nouvelle carte de desserte, c’est pas mieux. On n’a pas que rallongé les bus. Sur ma ligne (le C20) on passe d’une fréquence de passage de 2 à 4 minutes à 7 heures du matin à 1 passage toute les 10 minutes… A cette heure à l’arrêt Trion, il y a carrément un trou d’une demi-heure entre 2 passages. Ce n’est pas ainsi qu’on incitera l’automobiliste à lâcher son jouet, son objet fétiche, son universel signe extérieur de richesse… D’ailleurs, on voudrait tuer les transports collectifs qu’on s’y prendrait pas autrement.

Je peux comprendre ceux qui continuent, malgré les messages appelant au civisme, à utiliser leur véhicule. Mais tout de même. Hormis les gens fragiles, qui souffrent rapidement de la dégradation de l’air, l’immense majorité semble se complaire de cette situation comme si de rien n’était. Poursuivons ainsi, avec nos oeillères consuméristes à nous moquer de notre environnement. Comme en matière de crise de la dette, les mesures à prendre seront d’autant plus douloureuses et impératives qu’elles seront prises tardivement et dans l’urgence, au pied du mur. Prendre le bus est certes pénible, inconfortable, fatiguant et rallonge le temps de parcours. Mais c’est devenu tout simplement vital.

Pas de raclement de gorge à craindre chez le Maire de Lyon, il préfère ferrailler avec les «khmers verts» pour défendre le siège doré d’un de ses copains.

L’écologie, l’environnement, ça commence à bien faire… Tiens bon Eva !


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