Quand la gauche n’est plus à gauche , la droite est encore plus à droite.
Publié le 25 novembre 2011 par Marx
Le
mouvement ouvrier a toujours considéré que la démocratie bourgeoise était un des moyens . Les élections dans ce cadre là sont elles un moyen ou une fin. Pour certains cela semble n’être qu’une
fin, c’est l’alternance . Elle donnent l’illusion de la pratique démocratique puisqu’en fait on ne change rien et c’est toujours directement ou indirectement la classe dominante qui dirige dans
le cadre de son système . Les uns ou les autres , c’est toujours le capitalisme et sa logique qui prime. Le pouvoir politique n’est plus que le gestionnaire plus ou moins zélé du système et à son
service , c’est à dire du pouvoir économique qui impose ses contraintes. Réduits à la gestion de ces contraintes de manière plus ou moins sociale, avec les mêmes techniques
imposées par l’Etat bourgeois, ils se succèdent au fil des élections.
Ce « train
train » de l’alternance dans une sorte d’équilibre devient un défouloir populaire , une soupape de sécurité des insatisfactions sociales, des mécontentements , avec les « On a
gagné ! » et rien ne change. Les grands problèmes comme les petits et ceux du quotidien, sont là, comme la veille du scrutin. Droite , gauche avec son balancier qui reproduit les
mouvements atténués par le vote utile et responsable. Il ne faut surtout pas oser, rêver, se révolter, crier, voter oui mais un vote castré, incomplet, mesuré. Cette partition se joue
« piano » en supprimant les aigus et les graves, tout est lissé, délavé et sans relief. Mais enfin le peuple de gauche est content d’avoir vaincu la droite, sans savoir que la victoire
, dans tous les cas revient à la bourgeoisie, qui chaque fois sauve sa peau en tant que classe. La gauche a vaincu la droite mais le peuple n’a toujours pas vaincu ceux qui l’exploitent, on a
simplement changé de personnel politique et les comptables du même système .
En dehors des périodes de
crise, c’est le déroulement habituel et depuis la Viéme République., le peuple vote afin d’élire son roi. Le balancier penche à droite en suivant le curseur politique, plus particulièrement quand
la gauche glisse vers le camp adverse, qu’elle abandonne le combat idéologique et ses références historiques et originelles. Avec leur crise, ils pressent le salariat comme un citron et la
bourgeoisie reprend tout progressivement. Toutes les avancées sociales sont soumises au pilonnage. Les élections prennent alors un caractère particulier, comme ce fut le cas en 36, avec le Front
populaire. Le peuple ose aller plus loin et imposer à ses représentants une politique plus radicale. Ce fut le cas par la grève générale et les occupations d’usines. Là le peuple est acteur.
Ailleurs , le peuple n’a pas imposé, il a cru qu’il suffisait de voter et que ses représentants feraient le reste à minima certes mais un peu . Comme si en situation de crise du capitalisme on
pouvait , s’en s’attaquer de front au causes ni aux possédants. Ils sont légion ceux qui pensent qu’il faut éviter l’affrontement mais ils ne font que le repousser, et plus ils le retardent plus
il deviendra brutal. Plus la bourgeoisie sera brutale. Les élections gagnées à minima politique produisent nécessairement de grandes illusions, de l’insatisfaction qui dégénère en mécontentement
et en colère. Après la droite , après la gauche, c’est toujours en temps de crise, le fascisme ou son cousin qui apparaît.
Nous y venons, sans nous rendre compte,
presque naturellement. Les élections de 2012 risquent de s’inscrire dans ce processus. Tout sauf Sarkozy et le vote utile, voilà deux slogans superficiels. Il n’y est pas
question de système , de capitalisme et sans référence de classe. Sauf que là en l’occurrence , le vote utile ressemble davantage à l’idiot utile du capitalisme, puisque ce
dernier sera sauf de toute remise en cause. De plus François Hollande, toujours favorable au Traité de Lisbonne, avec la cerise sur le gâteau puisqu’il se propose de rembourser « la
dette » encore plus vite que Sarkozy. Il a même annoncé qu’il faudra faire des efforts, nous savons tous ce que cela signifie. Bref dès les élections, les agences de notations vont effondrer
la note de la France et les différents organismes vont s’empresser d’exiger des mesures encore plus dures et impopulaires. Le nouveau Président de la République s’exprimera en disant que l’heure
est grave et qu’il faut faire face , tous ensemble. Sauf que pendant que les pauvres continuent de s’appauvrir , les riches sont encore plus riches. Puisque le but de la crise c’est ça, pour une
minorité , s’enrichir. Ah !, c’est la faute à la droite en héritage, les nouvelles contraintes ! faut pas faire peur aux marchés ! le gouvernement ne peut pas tout ! les
contraintes internationales !. Le lumpen prolétariat et la petite bourgeoisie se donneront une contenance en expliquant tout cela, avec les sourires en coin de la grande bourgeoisie.
Nous ne rentrons pas dans les détails pour
faire court, mais nous connaissons la partition qui est jouée dans ces occasions. Nous savons aussi comment le capitalisme a réglé ses crises, avec le fascisme et la guerre. Une telle issue à
l’élection, sur les bases que nous connaissons à ce jour, permettent de penser que dès le lendemain de l’alternance présidentielle et législative, les désillusions pour certains seront telles que
le mécontentement n’en sera que plus rude. La porte est ouverte à la montée du fascisme et à un véritable boulevard pour Marine Le Pen. C’est le troisième cycle de la crise, après la droite et la
bourgeoisie en gestion directe, nous aurons une social démocratie néo libérale et enfin le désenchantement qui conduit au troisième pilier du capitalisme , le fascisme. Les trois piliers qui
représentent et sur lequel repose l’équilibre du système en période de crise et de turbulences sociales. La Chef du FN s’y prépare activement. L’élitisme ,et
le nationalisme maurrassien fait place à un autre discours, celui des ouvriers , des travailleurs , des pauvres, des riches , du capitalisme , de l’impérialisme , de la mondialisation. C’est le
discours initial du fascisme. Le fascisme c’est un Parti populaire et de masse, s’affirmant même anti capitaliste et anti marxiste, tout en s’affirmant « socialiste » et ainsi Bénito
Mussolini fonda les faisceaux prolétariens et le fascisme au service de la bourgeoisie Italienne. Un Parti capable de casser les résistances populaires et c’est ce dont la
classe dominante aura besoin, comme à chaque crise déterminante. Marine Le Pen suit ce modèle avec sa spécificité nationale et française et d’autres considérants, c’est vers cela quelle tend.
Obtenir la crédibilité des milieux financiers pour mieux imposer une politique à risque social élevé.
La
seule chose qui compte et l’unique objectif des milieux financiers , c’est de poursuivre la course aux profits et par n’importe quels moyens, ces quelques dernières années en sont la preuve
éclatante. Les sceptiques en la matière feraient bien de méditer. Il n’y a pas de place aux sentiments mais au rapport des forces, dont on sait que la bourgeoisie n’est pas très regardante en
matière des droits de l’homme et du citoyen. Le féodalisme financier ne reconnaît pas de citoyens mais n’a que des sujets à qui ces droits ne s’appliquent pas. Ils s’attaquent d’ailleurs aux
droits des salariés et ils iront jusqu’au bout de la logique néo libérale et si pour y parvenir, le fascisme est un moyen, ils l’utiliseront. Le problème c’est que dans cette
aventure et comme à l’habitude , la social démocratie sera complice, une fois de plus. Avec d’autant plus de facilité que les néos d’hier sont majoritaires aujourd’hui.
Papandréou en se couchant face aux marchés permet l’arrivée de fascistes grecs au pouvoir, sans que personne ne dise mot. « Socialistes « droite et fascistes ensemble. Cela n’émeut pas
la bourgeoisie puisque tel est son souhait et sa volonté. En Espagne les fascistes y sont d’office , au sein du PP, parti qui les a recyclés avec une apparence démocratique .
Ils montent partout en Europe et déjà les sociaux libéraux en portent la responsabilité. 2012 et le compte à rebours commence pour la France.