Jean-Pierre Bellemare, prison de Cowansville. Dossiers Développement personnel, Prison
On s’inquiète souvent du jour ou nous commenceront à vieillir, pourtant ce jour débute à notre naissance. Il faut pour la plupart, attendre de traverser l’insouciance de nos jeunes années pour qu’on puisse aborder le temps avec la considération qu’il mérite.
Le temps, éternel
Pour donner un sens à ma vie, j’ai décidé d’observer autour de moi. Ceux que j’ai connus et qui sont partis de reculons avaient tous un point en commun, le regret d’avoir perdu autant de temps à essayer d’en gagner plus ou à impressionner les autres. Ceux que j’ai considérés comme les plus sages, disparaissent sans éclats mais avec une quiétude enviable. Ce qui les distinguait des autres étaient leur relation avec la vie. Ils ont donné à la vie au lieu de tenter de la dévaliser comme moi j’ai fait. Ceux-là sont rares, en presqu’un demi siècle de vie, j’en compte seulement deux. Ils ont frappé si fort mon imagination que je recherche à chaque nouvelle rencontre des traces de leurs passages.
L’illusion du temps
Je perdu beaucoup de mon temps pour atteindre des objectifs illusoires. En croyant augmenter ma valeur par des acquisitions matérielles, j’y ai perdu mes valeurs morales et spirituelles. Le bonheur ne s’acquière pas, contrairement à ce que raconte les publicitaires. Il est semblable à une légère brise qui passe à l’improvise en s’invitant sur nos joues pour y faire pousser un sourire contagieux. Qui monte à nos yeux pour y peinturer douceur, tendresse et bienveillance. Hé oui, le bonheur peut ouvrir des cœurs de rocs pour y planter de jeunes et délicates fleurs. Il est insaisissable, il voyage selon le cours des évènements sans qu’on sache ou et quand il s’arrêtera. Il ne faut pas l’attendre à la gare car il est un état et non un arrêt.