Climat : une étude américaine modère les scénarios les plus pessimistes

 Selon une recherche financée par l'Académie américaine des sciences publiée hier dans la revue Science, le réchauffement de la planète lié aux émissions de CO2 dans l'atmosphère pourrait être moins important que les estimations des précédentes études. Mais attention, cette étude ne remet pas en question le réchauffement climatique.

L'impact sur le climat terrestre de l'accroissement du CO2, le principal gaz à effet de serre, serait moins sévère que ne le prévoient les projections les plus sombres du Groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec) publiées en 2007, soulignent les auteurs de ces travaux.

Ces climatologues de l'Université d'Oregon (nord-ouest), assurent cependant que le réchauffement climatique est bien réel et que les augmentations de CO2 dans l'atmosphère auront de graves conséquences. Mais selon eux, les projections extrêmes d'augmentation de températurerésultant d'un doublement du CO2 atmosphérique "sont improbables".

"Un grand nombre des études menées jusqu'alors sur la sensibilité du climat à l'accroissement du CO2 ne remontent qu'à 1850, ne prenant pas pleinement en compte les périodes antérieures, surtout à une échelle globale", explique Andreas Schmittner, principal auteur de cette communication publiée à quelques jours du début de la conférence de l'ONU sur le climat devant se tenir du 28 novembre au 9 décembre à Durban en Afrique du Sud.

"Quand on reconstitue les températures à la surface de l'océan et de la terre ferme depuis le pic de la dernière période glaciaire il y a 21.000 ans et qu'on les compare aux simulations des modèles climatiques de cette même période on obtient une image très différente", explique-t-il. "Les résultats montrent une moins grande probabilité de changements climatiques extrêmes qu'estimés précédemment", poursuit le scientifique.

Dans son rapport de 2007 le Giec estimait que la température près de la surface de la Terre pourrait augmenter de 2 à 4,5 degrés Celsius en moyenne avec un doublement du CO2 dans l'atmosphère comparativement à la période pré-industrielle.

Or, les chercheurs de l'Université d'Oregon précisent que ces études effectuées sur la période de 1850 à nos jours sont affectées par d'importantes incertitudes, notamment les effets de la poussière et d'autres particules en suspension dans l'atmosphère. Des particules qui réfléchissent la lumière du soleil et réduisent ainsi le réchauffement ou la chaleur absorbée par les océans.

Les chercheurs de l'Université d'Oregon ont reconstitué l'évolution des températures à la surface de l'océan et des terres depuis 21.000 ans entre autres par l'analyse des carottes de glace, des fossiles et des couches sédimentaires des fonds marins.

En s'appuyant sur des modèles climatiques avec une très forte sensibilité climatique au niveau de CO2 dans l'atmosphère, comme celui du Giec, la température moyenne de cette période glaciaire aurait été de six degrés inférieure avec pour conséquence de recouvrir la Terre entière de glace, ce qui ne s'est pas produit.

"Ainsi ces modèles climatiques surestiment le refroidissement" de la Terre quand la quantité de CO2 dans l'atmosphère correspondait à un tiers de celui d'aujourd'hui, tout comme ils surestiment le réchauffement dans leurs projections à la suite d'un doublement de ce gaz à effet de serre.

Source : Science

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