J'ai très vite été entourée de peintures dans ma vie. J'avais cette attirance pour le geste créatif... le voir chez mes ascendants... contempler les palettes mais aussi, un pur moment de bonheur, ressentir dans mes tripes leur moment d'inspiration, ce moment jouissif de la création, celui où le modèle, s'il y en a un, n'est plus que l'ombre de ce qui se créée là sous nos yeux.
Les tableaux m'ont toujours fait de l'effet. Bon, bien sûr pas tous, j'ai mes goûts. Mais même en cas de non reconnaissance de ce qui fait "ma beauté" dans une œuvre, je suis toujours admirative des gestes, des techniques, des intuitions, des couleurs... et même de la maladresse.
Mais encore plus que cela, certains tableaux me parlent, qu'ils soient figuratifs ou non. En voulant faire du tri, de cette simplification de la vie, ce rangement des désordres, cette priorisation du matériel, j'ai remis la main sur ce carton annonce de vernissage d'une galerie, prise pour ce tableau-ci "Les amants" de Nicoletta TOMAS CARAVIA.
*source "Les amants"
Il m'avait troublée... oui j'aime ce flou des vêtements, ces visages presque graves mais il faut bien l'avouer ce sont les gestes des amants qui m'attiraient.
Ces amants bien loin du désir mais si proches. J'avais aimé ce repos de l'homme, ce lâcher-prise.
Il s'abandonne et reprend de l’énergie au creux de sa femme, au plus près comme un enfant mais aussi comme un homme avec les bras entourant cette source de chaleur, de réconfort.
L'amante, elle, est le foyer, le pilier, le soutien, celle présente, forte quand son homme n'est plus en représentation.
Ce regard sur la femme, entre amante et maternante, reste pour moi une bien belle image, douce, pleine de connivence mais aussi très dur... comme le constat acerbe de ce qu'est une femme dans un couple.
N'hésitez pas à en voir encore plus sur ce peintre, dont des amants et du désir et moi je peux ainsi utiliser ce média comme un book d'impressions et me vider de papier devenu inutile.