-9 points, c’est l’évolution du score de François Hollande dans les intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle d’après l’institut LH2. D’après ce même sondage, Nicolas Sarkozy talonne l’ancien premier secrétaire du PS avec 29% des intentions de vote, devant Marine Le Pen (15%), alors qu’aucun des autres candidats testés ne dépasse la barre des 10%.
La première chose qui interpelle à la lecture de ce sondage, c’est évidemment l’intensité de la baisse du candidat socialiste. A la lecture des intentions de votes publiées ces derniers mois, on s’aperçoit que les variations constituent d’une certaine façon la marque de fabrique de l’institut LH2 : +7,5, +6, -4, +8, -9 pour François Hollande, +2, +6, -6, +3, +5 pour Nicolas Sarkozy. Ces évolutions font du baromètre LH2 un outil beaucoup plus sensible que ceux des autres instituts (évolutions moyennes en valeur absolue de 3 points pour Hollande et de 1,2 pour Sarkozy).
Institut
Progression moyenne Hollande
Progression moyenne Sarkozy
LH2
6,9
4,4
Autres instituts
3
1,2
Par ailleurs, d’après LH2, l’écart entre le score obtenu par Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen serait en train de se creuser et atteindrait 14 points. Ce résultat semble également plus marqué chez LH2 que chez ses concurrents, qui recueillent un écart allant de 5 points chez Ipsos à 11 points chez CSA.
Ces particularités ne discréditent pas a priori les résultats de l’enquête, et confirment ici encore que la tendance importe plus que le chiffre brut. Or la tendance observée par LH2 est conforme aux diagnostics des autres instituts :
- Le candidat Hollande, après le succès médiatique des primaires, connaît une baisse incontestable. Cette tendance s’explique par un télescopage de plusieurs évènements : fin de l’état de grâce post-primaires, premiers accrocs de la campagne présidentielle, et enfin candidature de Chevènement qui rogne un peu le score du député de Corrèze ;
- Le président Sarkozy bénéficie depuis quelques mois d’une tendance de fond qui montre une remontée progressive qui pourrait peut-être lui permettre de challenger le score potentiel du candidat socialiste ;
- Marine Le Pen ne semble plus aujourd’hui en mesure de jouer les trouble-fête et espérer se qualifier pour le second tour, l’écart avec les deux premiers candidats étant plutôt en train de s’accroître.
L’analyse de ces intentions de vote, à six mois du premier tour, ne permet donc pas aujourd’hui de déceler une tendance sûre, mais montre au contraire combien l’électorat peut-être volatile face à l’actualité politique. Plus que jamais donc, rien n’est joué !