Annoncé pour la première fois en juin 2009 à Chicago par Electronic Arts, Battlefield 3 est un titre qui aura su se faire attendre. Les joueurs PC ont dû attendre six ans avant
Un an et des poussières, c’est le temps qui s’est écoulé entre la sortie de Bad Company 2 et Battlefield 3. Un troisième épisode attendu comme le messie des FPS multijoueur. Entrons tout de suite dans le vif du sujet.
Comme un air de déjà-vu
Tout débute dans les rues de New York, un métro passe et votre destination semble être le toit de celui-ci alors qu’il est en marche. Une fois dans le train, des hommes armés cherchent à vous montrer que vous n’avez pas bien fait de monter à bord sans ticket. Bien évidemment, ils ne font pas le poids face à vous : après tout, vous êtes le sergent Blackburn, l’unique homme capable de sauver New York d’une fin certaine. Une fois dans le dernier compartiment, la tête pensante fait son apparition et vous met à terre en braquant son arme sur votre visage. C’est à ce moment que vous découvrirez que tout ceci n’est qu’un rêve, la réalité reprend alors peu à peu place : vous êtes James Blackburn, un sergent ayant tué son commandant. Dans les locaux du gouvernement, deux inspecteurs vous interroge, il pense que vous êtes un terroriste. Forcément, votre explication est tout autre, commence alors votre plaidoirie.
Développer ce dernier volet n’a pas du être une mince affaire. En tant que digne successeur de Battlefield 2, ce troisième volet se devait de trancher avec la série Bad Company tout en restant à jour. Une démarche difficile, mais pas pour autant impossible. Pas pour DICE tout du moins puisque le développeur à su tirer le meilleur de son savoir-faire en matière de multijoueur.
Le titre possède trois modes. Le premier, Ruée, plonge deux équipes sur une carte extensible où il y a des attaquants et des défenseurs. L’équipe attaquante doit forcer les lignes ennemies afin de poser une bombe sur l’objectif tandis que l’autre équipe doit tenter de protéger ses deux objectifs en désamorçant si besoin les bombes. Les attaquants possèdent un nombre de réapparition restreint, il faut donc qu’ils arrivent à détruire les deux objectifs avant que ce nombre ne tombe à zéro. Une fois les cibles détruites, les équipes changent de position en progressant sur la carte. Ce qui est intéressant dans ce mode, c’est l’évolution de la carte et le combat acharné qui s’y mène pour avancer. On part ainsi par exemple d’un parc pour ensuite descendre dans le métro et enfin conclure dans une rue la mission.
Le second mode, le plus mythique, est le célèbre Conquête qui s’apparente à une capture de drapeau. Le concept est simple : deux équipes se dispute le contrôle d’une carte, chaque équipe peut augmenter ses chances de gagner en capturant des drapeaux, le but de la partie étant de faire descendre les tickets de l’équipe adversaire à zéro. Elle peut le faire autant en éliminant les ennemis qu’en prenant des points sur le terrain, ceux-ci faisant descendre progressivement le nombre de tickets de l’autre équipe. C’est dans ce mode que les parties les plus intéressantes se déroulent, la capture d’un drapeau pouvant donner lieu à des affrontements épiques.
Enfin, l’ultime mode et le plus classique de tous : le Deathmatch. Sur une carte deux équipes de douze se battent avec comme unique objectif tuer le plus possible. Il existe également une variante à ce mode proposant à quatre escouades de quatre joueurs de s’éliminer joyeusement.
En plus de ces modes, le titre dispose d’un mode coop jouable à deux en ligne comprenant six missions. Une bonne façon de varier les plaisirs.
Comme toujours avec la série des Battlefield, le jeu propose à chaque joueur d’adapter son style de jeu. On retrouve ainsi quatre classes dans ce volet : tout d’abord nous avons l’assaut, une classe polyvalente qui permet au joueur d’aussi bien assurer une percée dans le front ennemi que de sauver les camarades tombés au combat avec son défibrillateur et ses trousses de soins. Ensuite il y a l’ingénieur qui est un expert en destruction, il peut détruire ou réparer les véhicules de l’équipe adverse. Le fusilier est très pratique lors des longs affrontements puisqu’il peut redonner des munitions à ses coéquipiers. Enfin, le sniper permet de cibler les ennemis et d’éliminer à distance les rangs de l’équipe adverse. Ces classes sont malléables et évolutives. Il faut monter en grade pour pouvoir débloquer de nouvelles options. C’est ici que le système de point bien propre à Battlefield apparaît : contrairement aux FPS classiques qui récompensent en priorité les plus gros tueurs, le titre de DICE favorise l’effort collectif. En effet, on y gagne plus à participer activement à la bataille en essayant de remplir les objectifs qu’à juste rester caché derrière un mur. Un peu à la manière de MAG sur Playstation 3. Il ne faut donc pas hésiter à foncer dans les lignes ennemies pour essayer de conquérir un objectif, quitte à mourir si on joue en escouade puisque si un coéquipier est près de la zone où vous êtes mort, vous pourrez réapparaître à côté de lui. Attention cependant à ne pas réapparaître au mauvais moment ! Il serait dommage par exemple d’apparaître en plein milieu d’un conflit.
Vous l’aurez compris, Battlefield est un titre qui met en avant l’esprit d’équipe et la stratégie. Pour vaincre et gagner du terrain, il faut savoir être malin. Difficile de gagner en fonçant dans le tas, sauf peut-être avec un char. D’ailleurs on peut contrôler dans le titre des chars, des camionnettes amphibies, des jeeps, des hélicoptères et même des avions ! Autant dire qu’il y a de quoi faire, surtout lorsqu’on sait qu’il y a des améliorations pour chacun de ces véhicules ! En terme de gameplay et de contenu, on peut dire que ce troisième volet approche la perfection, du moins pour la partie multi.
Ne nous voilons pas la face : Battlefield 3 est moins beau sur console. Les textures sont plus grossières, les effets trop prononcés (notamment la lumière qui aveugle littéralement le joueur), le clipping est parfois trop présent et surtout l’aliasing est roi. Si le tableau dépeint jusqu’ici est pas bien glorieux, sachez que malgré tout ça, le jeu s’en tire incroyablement bien pour un titre multijoueur (le solo étant seulement un hors-d’oeuvre). Les neuf cartes sont maîtrisées, grandes et surtout variées. On combat aussi bien à Paris (sur deux cartes) qu’à Téhéran en passant par la forêt ou le désert. Visuellement les cartes sont belles et vivantes. Ce qui impressionne le plus, c’est bien évidemment le moteur graphique qui laisse aux joueurs le soin de détruire l’environnent. Un sniper vous embête depuis un bâtiment ? Pas de problème, un bon coup de bazooka sur la façade vous aidera à voir plus clair. Graphiquement, si Battlefield 3 sur console ne brille pas forcément par son apparence, ses animations réalistes et son univers criant de vérité suffisent à faire oublier les défauts liés au portage. Finalement, il y a bien un point où le titre mettra tout le monde d’accord : l’ambiance sonore. Autant le dire clairement : tout est parfait. Les bruits résonnent, les balles fusent et les obus éclatent, on a l’impression d’y être. Lorsqu’un sniper vous a pris pour cible, autant dire que vous sentirez la balle tellement le bruit est angoissant. Le travail est chirurgical et le résultat sans tâche : les musiques discrètes installent bien l’ambiance tandis que le doublage fait bien son boulot. Dans l’ensemble, DICE nous propose un portage console de qualité.
Conclusion : 8,5/10
Battlefield 3 est un titre contrasté qui propose deux expériences bien distinctes : la campagne et le multijoueur. Décevant, le solo immerge qu’à moitié le joueur dans une aventure mal rythmée, pas spécialement bien mise en scène et surtout mal découpée. EA a fait le choix de vendre en priorité la campagne du jeu, mauvaise pioche pour l’éditeur et surtout mauvais coup pour les joueurs. Battlefield est une série qui a acquis ses lettres de noblesse avec son mode multijoueur et c’est sur ce terrain que ce troisième volet brille le plus. Plus que complet, le mode en ligne est le pire ennemi de votre temps libre. Moins impressionnant techniquement que son homologue PC, le portage compense ses faiblesses graphiques par une ambiance sonore exceptionnelle et des environnements variés. Que dire de plus si ce n’est que Battlefield 3 ne trahit pas son aîné, il est bien le digne successeur du second volet. Si vous êtes un fan des FPS multijoueur où l’esprit d’équipe est roi, alors n’hésitez pas une seconde, ce jeu est pour vous. Une référence est née.