Olivier Marchal a su se faire un nom rapidement sur le grand écran. Et puis le petit, le temps d’aller lancer quelques franchises ; Braquo… On reconnait sa patte, son ton brutal et direct. Pas de chance, pour ses LYONNAIS il décide d’être gentil. Ce qui ne veut pas dire tendre…
LES LYONNAIS, c’est un gang ayant sévi dans les années 70, et pas seulement à Lyon. Une bande de mecs, une fratrie fabriquée capable de grands coups, de tenir la police au loin, tout en conservant le code d’honneur et le respect du milieu. Bref, LES LYONNAIS, c’est un film de gangsters, avec ses flingues et les poils autour, mais aussi un film sur l’amitié à travers les âges (on découvre nos anti-héros aujourd’hui, pour mieux retourner fouiller le passé dans de grands flashbacks). Marchal semble s’assagir ; si sa réalisation est toujours aussi rythmée et habitée, si le ton est toujours très adulte, force est d’avouer que l’image du bandit au grand coeur remplaçant le flic corrompu, ça apaise l’ensemble.
Olivier Marchal ne change pas du tout au tout, mais choisit effectivement une histoire un peu moins lourde, moins névrosée. Ces héros ne sont pas des enfants de choeur, ils ont même existés. Mais en bricolant le réel, Marchal trouve matière à raconter son histoire principale, celle de deux hommes unis par la vie, et d’un qui ne veut pas s’éloigner de sa ligne de conduite, de ses promesses malgré les aléas de la vie. Porté par un groupe d’acteurs couillus (Gérard Lanvin, Tcheky Karyo, Daniel Duval, Lionel Astier..), LES LYONNAIS est un film de potes, devant et derrière la caméra, un film sur l’amitié bordé aux relents de grand banditisme. Un film sur la perte des valeurs, sur un code d’honneur, vu de l’autre côté de la loi.. Olivier Marchal continue de creuser son sillon dans le 7e art, et ce léger changement de point de vue lui fait beaucoup de bien, lui évitant de se répéter.