Drive: quand la voie royale ne conduit nulle part (by Nico)

Par Lifeproof @CcilLifeproof

 
Nicolas Winding Refn est un réalisateur, producteur et acteur danois né le 29 septembre 1970 à Copenhague. En 2011, Nicolas Winding Refn à réalisé son seul film à succès, dénommé Drive. Film que nombreux d’entre vous ont probablement vu et apprécié.

Le succès de Drive est essentiellement dû au fait qu’il a obtenu le Prix de la mise en Scène lors du Festival de Cannes 2011. Gage de qualité me direz-vous ? Peut-être. Certainement un film à voir, en tout cas, car ce genre de distinction n’est en général décernée qu’à des œuvres qui méritent un petit coup d’œil.

Quand j’entendais les critiques mais aussi mes amis parler de Drive, il me semblait entendre toujours les mêmes qualificatifs : « génial », « kitsch », « violent », « film haletant ». Un film qui parle de mafia, avec une bande son des années 80. Bref, tout ce qui pouvait ou avait pu, ces dernières années, plaire à des millions de cinéphiles, moi y compris.

Le démarrage de Drive est indiscutablement fidèle à ce portrait. La première scène, sans pour autant bousiller un brushing, met l’eau à la bouche et procure un grand sentiment d’envie d’en voir plus, amplifié par les promesses faites par les critiques officielles et officieuses.

Le problème de Drive, c’est que la mise en image et l’enchaînement des scènes nous fait nous cramponner à notre siège, mais finalement sans jamais décoller. L’aspect violent du film se résume à trois scènes certes surprenantes et bien filmées, mais trop rares pour justifier un tel label de qualité. Et, comme semblant obéir à une mystérieuse règle, la bande son qui nous offre elle aussi trois sursauts - au grand maximum-  dans l’immensité d’une cacophonie angoissante et permanente qui semble nous prévenir d’un évènement imminent qui, malheureusement, n’arrive jamais.

De la même manière, les personnages restent vides de contenu alors que leurs personnalités mystérieuses et décalées nous donnaient l’impression que la boîte de Pandore allait s’ouvrir fatalement… mais non, en fait. Bref, le film se finit de la même manière qu’il a commencé, sans rien révéler de bon ni de mauvais, sans nous donner l’aperçu ni d’un passé explicatif, ni d’une suite hypothétique.

Nicolas Winding Refn semble avoir surfé – à raison d’ailleurs, vu le succès du film – sur les concepts cinématographiques à succès de ces dix dernières années. Mais pour faire un bon film, il ne suffit pas d’additionner la violence, les voitures, la mafia, la musique des années 80 et le kitsch. Et à trop vouloir réunir dans un seul opus les ingrédients à succès des films de Quentin Tarantino, de Martin Scorsese, ou encore de la série des Fast & Furious et des jeux vidéo Grand Theft Auto, il semble s’être perdu dans une espèce de patchwork fade et dénué d’âme. A l’image de son personnage principal qui, avec son accoutrement ridicule, son cure-dent dans la bouche et son air d’abruti pataud et ebêté, explose finalement une gueule, à défaut de nous exploser à la gueule.

Bref, ce n’est pas parce que certains génies arrivent à faire du génie avec rien, qu’on peut prétendre à devenir un génie, en ne faisant rien.