Première phrase du récit et au final, le prix du style de l’année.
Après avoir reçu cette lettre de Odd, son frère jumeau qui vient de partir brusquement sans laisser d’adresse, Paul, le narrateur, passe quelques jours dans la grande maison de son enfance, en proie à un rhume carabiné. La neige l’empêche de rentrer chez lui, en ville. Alors, c’est emmitouflé dans une robe de chambre usée, chaussé des vieilles pantoufles de son frère qu’il passe de longues journées glaciales en ressassant le passé. Ses trois sœurs sont parties, deux sont mariées, Adina et Dorthéa et Margrete, la dernière est dans un asile psychiatrique. La solitude de cette demeure lui semble d’autant plus terrible que rien ne fonctionne vraiment comme il faudrait. Tout se détériore, les meubles, la télévision, les appareils électriques
Ce que j’ai aimé, c’est que dans cette situation bien peu réjouissante, Paul fasse revivre les souvenirs de sa famille de façon sympathique, son père Harald, si rigide, sa mère gaie et rieuse, si bien que, tout en soupçonnant un geste extrême de la part du frère disparu, on devine que la fin ne sera peut-être pas exactement celle à laquelle on s’attend.Dommage que cent pages, ce ne soit jamais assez pour moi, bien que de plus en plus à la mode, ces courts récits ne sont ni tout à fait de vrais romans ni tout à fait des nouvelles non plus mais, à part cette restriction, j’ai plutôt apprécié ce livre, de même que Mélopée,Clara, Cathulu, Canel, Praline, au contraire ont été déçues.
Un avenir de Véronique Bizot, Prix du style 2011, (Actes Sud, août 2011, 104 pages)Roman de la Rentrée littéraire.