Voici un lien vers la lettre (ici manuscrite ) adressée par Michel Rocard aux membres de la commission sur l’Education nationale (dite Pochard). Cette lettre fait suite à la parution d’une interview qu’il avait donnée au Figaro et dont le titre - apparemment faux - a fait (sur)réagir tous les médias français qui lui ont emboîté le pas… au Figaro. Elle a été suivie de la démission de M. Rocard de cette commission.
On n’a toujours pas trouvé de remède contre l’éjaculation précoce dans le monde des médias. Bravo M. Rocard, il faut du courage pour s’attaquer à cette grande confrérie qui clame haut et fort son droit à la liberté d’expression (un de mes anciens billets dans lequel vous trouverez une vidéo avec des médias déjà vilipendés par le même Rocard pendant la campagne électorale présidentielle).
Voilà comment, en France, on se passe d’hommes de valeur.
Tiens, j’entends Raymond Barre se gausser, là-haut
M. Rocard a raison, mais je dis ça en off, hein ! RichardB
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Quelques extraits de la lettre de Michel Rocard :
“Je plaide depuis plusieurs années maintenant que le système médiatique contemporain est en train de détruire la démocratie. Nous venons de vivre des travaux pratiques tout à fait instructifs à une microéchelle.” - (la raison de cette lettre)
Pour des raisons commerciales mais dont l’effet est désastreux, la presse cherche toujours à anticiper communications et commentaires par rapport à l’événement. Il est donc constant que tout débat sur un document de réflexion politique s’ouvre avant même qu’il soit remis…
“… la presse ne cherche jamais à ouvrir de tels débats sur la seule substance mais qu’elle le fait en impliquant des personnalités en vue…”
“La presse connaît admirablement les “sujets qui font mal”, ceux sur lesquels le débat public est difficile à cause de la puissance et de la véhémence des intérêts en cause. La rémunération au mérite dans la fonction publique est de ceux-là…”
“Devant le démarrage d’un tel déferlement,” - (médiatique) - ” j’ai naturellement démenti avec la dernière énergie. Mais l’AFP m’a refusé un communiqué mettant en cause Le Figaro. Le système se protège […] Dans l’après-midi, la déferlante a continué, malgré mes démentis…“Conclusion. La démocratie ne peut plus fonctionner dans de telles conditions. Le système exige des chocs et des coups de boutoir permanents. Toute collaboration entre la majorité et l’opposition là où elles n’ont pas de désaccord majeur est présentée comme une trahison et non comme un service rendu en commun à la bonne marche du pays.”
Dans le même esprit sur la “médiacrité” ambiante voir l’article de Chambolle chez A©tu bien pris tes comprimés ? Et ici aussi une analyse édifiante avec ACRIMED