Poursuite de l'amélioration du dépistage du cancer du col de l'utérus, avec souhait de généralisation et poursuite de la vaccination contre les papillomavirus des jeunes filles jusqu'à atteindre une couverture de 80%, c'est la recommandation renouvelée, le 21 octobre, du Haut Conseil de la Santé Publique, saisi sur ces questions par le Ministère de la santé.
Le Haut Conseil de la santé publique avait été saisi le 16 septembre 2011 par le ministre de la Santé sur l'existence de données nouvelles susceptibles de remettre en cause l'efficacité et la sécurité du vaccin Gardasil®, de justifier des recommandations particulières chez certaines femmes, et de faire reconsidérer les places respectives du dépistage et de la vaccination dans la stratégie de prévention des cancers du col de l'utérus.
Une efficacité du vaccin Gardasil® contre les papillomavirus humains évaluée de manière indirecte par la prévention des lésions cervicales de haut grade : Cette efficacité avec quatre ans de recul dans les études combinées est de 98,2 %. En revanche, l'efficacité sur le cancer invasif du col de l'utérus ne peut pas actuellement être démontrée puisqu'il existe un délai moyen d'au moins 15 ans entre l'infection HPV et la survenue d'un cancer.
Pas de risque documenté: Sur avis du Comité technique des vaccinations, le HCSP souligne qu'il n'existe aucune donnée actuelle susceptible de remettre en cause l'efficacité de ces vaccins ou de suggérer un caractère potentiellement délétère du vaccin dans certaines catégories de la population, en particulier de risque de survenue de cancer chez des femmes préalablement infectées. Les données recueillies sur 5 années d'utilisation du Gardasil® permettent de confirmer leur profil de sécurité avec un taux de notifications de l'ordre de 2 à 5 cas pour 10.000 doses vaccinales, précise le HCSP.
En conséquence, le HCSP recommande :
· la poursuite de l'amélioration du dépistage du cancer du col de l'utérus et souhaite la généralisation rapide du système de dépistage organisé selon les recommandations de la Haute Autorité de santé ;
· la poursuite (en conformité avec son Avis du 17 décembre 2010), de la vaccination contre les papillomavirus des jeunes filles âgées de 14 ans et le rattrapage jusqu'à l'âge de 23 ans chez les femmes n'ayant pas eu d'activité sexuelle ou l'ayant initiée depuis moins de un an. Cette vaccination peut être effectuée indifféremment avec l'un ou l'autre des deux vaccins existants.
Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains avaient publié leur bilan sur les problèmes de santé identifiés, aux Etats-Unis, suite à la vaccination contre le HPV, soit environ 1.500 effets indésirables considérés comme graves, sur 35 millions de doses distribuées- soit un taux de 4/1000- mais sans que les CDC puissent établir une relation causale entre vaccination et effets indésirables.
Source: Haut Conseil de la Santé Publique AVIS relatif au vaccin Gardasil® et à la stratégie de prévention globale des cancers du col de l'utérus 21 octobre 2011 (Visuel CDC)
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