Pour récolter les voix de l'extrême-droite, Sarkozy avance de reniements en reniements. Lui qui se déclarait favorable au vote des étrangers aux élections locales — proposition reprise par les sénateurs majoritaires à gauche — vient subitement de changer son fusil d'épaule. Autoriser les étrangers (cinq ans minimum en France, salarié, domicilié) à voter serait devenu une opération «hasardeuse». Hasardeuse pour qui ?
Un homme d'Etat est un homme de conviction. Souvenons-nous de François Mitterrand et de la peine de mort. Il a osé, avant le premier tour de l'élection de 1981 affirmer qu'il était contre la peine de mort, abolition qui fut adoptée par le Parlement grâce à la plaidoirie exceptionnelle de Robert Badinter. Sarkozy n'a pas cette trempe-là. Conseillé par Patrick Buisson, un ancien de «Minute», il veut chasser sur les terres de Marine Le Pen et récupérer ses voix quel qu'en soit le prix.
Cette campagne va être l'occasion de mettre le doigt sur les déclarations nombreuses et contradictoires de Sarkozy. Ce président-candidat sans scrupules va vivre au rythme des sondages dits qualitatifs de ses conseillers et égrener au fil du temps, ses vérités à géométrie variable. Comment pourrait-on lui faire confiance ?