35 - qu’est-ce que la mecanique generale ?

Publié le 24 novembre 2011 par Jeanjacques

Partant de cette citation d’Einstein : « L’erreur réside dans la supposition fondamentale qu’il est possible d'expliquer tous les événements de la nature du point de vue mécanique,» nous dirons tout au contraire que l’erreur pour toute la physique d’aujourd’hui, c’est d’avoir suivi à la lettre les enseignements d’Einstein et d’avoir oublié que cette science est d’abord et fondamentalement une mécanique générale. Qu’est-ce donc qu’une science de la mécanique ?

Elle décrit le réel en tant qu'il existe et se donne pour savoir à l'Esprit. La  physique doit rendre compte des propriétés de ses objets d'expérience et ne saurait travailler sur des êtres hypothétiques et sur des concepts ne pouvant traduire les phénomènes du réel.

Consécutivement, elle appréhende la totalité des objets du monde et en  construit une représentation cohérente de telle sorte que  chaque étant obéisse à des lois générales qui sont celles par lesquelles l'Univers s'assure, peut être, demeurer et devenir.

Ces lois commandent les modalités de surgissement des éléments,  leur  masse, mouvements, interactions, associations et disparition. Leur découverte et mise en cohérence constituent la tache de la science physique qui tend progressivement à élaborer une représentation unifiée de l'Univers.

Ces lois et principes constituent des contraintes qui s'imposent et déterminent les phénomènes et sans le respect desquels l'Univers ne serait pas compréhensible et ne pourrait fonctionner ni être.

Il appartient à la mécanique générale de définir les propriétés et les modalités de fonctionnement des objets physiques et à la mathématique d’en assurer la mesure.

Une science exacte peut user de la mathématique afin de s'assurer d'une mesure objective des phénomènes. Cependant, ce n'est pas parce que nous parvenons à une forme quantifiée vérifiée par l’expérience que nous avons épuisé la connaissance de l'objet. A côté de l'exigence mathématique indispensable, on doit construire  une description phénoménologique pour valider complètement une théorie physique.

Tous les concepts physiques relèvent de définitions a priori qui constituent le soubassement des développements formels et rendent la mesure et l'expérimentation possibles.

Il ne s'agit  pas de dénier à la mathématique son rôle de preuve décisive mais de la subordonner à un corpus de lois et de principes déduits de l'expérimentation.

L’élaboration conceptuelle intervient avant la formulation mathématique pour poser les hypothèses et -  après le résultat des expériences et leur mesure -  pour interpréter les résultats afin de les constituer en lois et principes reliés au savoir général.

C'est dans "Les principes mathématiques de la philosophie naturelle" que Newton écrit:

" Je ne recherche point dans ce traité l'espèce de ces forces ni leurs qualités physiques, mais leurs quantités et proportions mathématiques. C'est par les mathématiques qu'on doit chercher les quantités de ces forces & leur proportions qui suivent des conditions quelconques que l'on a posées: ensuite lorsqu'on descend à la physique on doit comparer ces proportions avec les phénomènes; afin de connaître quelles sont les lois des forces qui appartiennent à chaque genre de corps attirants, c'est alors qu'on peut examiner avec plus de certitudes ces forces, leurs causes & leurs explications physiques."

Newton distingue les rôles respectifs des mathématiques et des lois physiques, l’aspect quantitatif et les qualités physiques. Par qualités physiques il faut entendre la définition d’un objet physique, la nature de ces corps, les causes qui engendrent un phénomène et bien d’autres contraintes. Par nécessité, cet aspect qualitatif ne peut s’exprimer en termes quantitatifs, nous avons besoin du langage non mathématique pour exprimer les PRINCIPES fondamentaux qui permettent de construire un système rationnel de lois physiques.