Le premier baromètre de l'opinion des Français sur l'eau a été présenté, mercredi 23 novembre 2011, à l'occasion du Salon des maires. Les résultats montrent que les Français sont particulièrement sensibles aux enjeux écologiques et de santé publique liés à l'eau et aux milieux aquatiques.
Le Ministère du Développement durable, les Agences de l'eau et l'Office National de l'Eau et des Milieux aquatiques (ONEMA), en partenariat avec l'Institut IFOP, ont présenté au Salon des maires, les résultats du premier baromètre d'opinion des Français sur l'eau. Ce nouvel outil permettra, chaque année, de recueillir l'avis du grand public sur les politiques de gestion de l'eau et leur efficacité.
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, " Les résultats de ce premier baromètre montrent bien l'intérêt et les attentes fortes des Français pour la préservation des ressources en eau et des milieux aquatiques. Je me réjouis de constater qu'ils sont prêts à accompagner par leurs changements de comportement les efforts menés depuis quatre ans par les pouvoirs publics avec le Grenelle de l'Environnement pour mettre aux normes les stations d'épuration, protéger les captages d'eau, préserver les zones humides, ... ".
Alors que d'importants programmes de préservation, soutenus par des moyens publics, sont mobilisés pour la reconquête du bon état des eaux superficielles et souterraines, des zones humides, des eaux côtières, ... l'opinion des français sur la connaissance et la pertinence de ces actions est un indicateur indispensable pour les acteurs de la politique de l'eau (élus, pouvoirs publics, agences de l'eau, ...).
1er enseignement :
Les Français sont particulièrement sensibles aux enjeux écologiques et de santé publique liés à l'eau et aux milieux aquatiques.
Ils placent avant la question du prix de l'eau (32 %), 4 enjeux écologiques prioritaires en tête de leurs préoccupations :
- la bonne gestion de l'eau de " la planète " : 51 %,
- la préservation de tous les milieux aquatiques : 49 %,
- la qualité de l'eau du robinet : 48 %,
- la réduction de la pollution de l'eau des rivières : 47 %.
2ème enseignement :
Les Français établissent une relation directe entre les diverses activités humaines et la dégradation des milieux aquatiques et les risques liés à l'eau en mentionnant en priorité :
pour la dégradation de la qualité :
- les pesticides dans les champs et les jardins : 75 %,
- les substances dangereuses : 49 %,
- mais aussi l'usage des produits domestiques :
- d'entretien et de bricolage : 56 %,
- de jardinage : 49 %,
pour les causes principales d'inondation :
- les constructions dans les zones à risques : 69 %,
- l'urbanisation et l'imperméabilisation des sols : 62 %.
Les grands " remèdes " à envisager sont aussi cernés :
- traiter les eaux usées : 94 %,
- réduire les substances dangereuses : 92 %,
- mieux gérer les usages de l'eau : 90 %,
- mieux gérer les eaux de pluie en ville : 89 %,
- réduire les obstacles sur les cours d'eau : 83 %,
- redonner à la rivière son cours naturel : 80 %.
3ème enseignement :
Au-delà de cette perception " planétaire " des enjeux et des remèdes, le lien entre l'eau potable et la qualité des ressources en eau dans le milieu naturel n'est (toujours) pas véritablement fait.
Les Français sont :
- fortement préoccupés par la qualité de l'eau potable : 52 %,
- et (paradoxalement...) moins nettement par l'état des rivières, des lacs et du littoral : 29 %.
Cela implique, à l'évidence, de la part des responsables, davantage d'explications sur la réalité et l'importance de cette relation.
4ème enseignement :
- Les Français sont majoritairement satisfaits de la gestion de l'eau dans leur région (74 %).
La perception qu'ont les Français de la gestion de l'eau, au vu de sa complexité, reste encore imprécise, et c'est pourquoi leur priorité pour garantir durablement une bonne gestion de l'eau et des milieux aquatiques va d'abord à l'éducation, la sensibilisation et la formation de tous les publics (41 %), avant le renforcement des contributions financières (25 %) et l'application de la réglementation (14 %).
5ème enseignement :
61 % des Français font d'abord confiance aux maires et présidents d'intercommunalités en matière de gestion de l'eau.
On peut souligner la bonne compréhension des Français de la dualité de l'eau entre des enjeux globaux et des solutions qui ne peuvent qu'être locales, d'où la qualité de la confiance accordée à leurs élus.
6ème enseignement :
Les Français souscrivent majoritairement aux solutions novatrices qui leur sont proposées comme :
- l'entretien des espaces verts sans pesticides : 96 %,
- l'effacement de barrages : 54 %,
- la modification d'un méandre d'une rivière : 52 %.
et se disent prêts, à titre personnel, à adopter des comportements favorisant la préservation des ressources en eau :
- respecter les limitations d'eau : 95 %,
- acheter des équipements économes en eau : 60 %,
- acheter des produits bio ou non polluants : 60 %.
Cela devrait conforter les élus, qui engagent des initiatives innovantes et veulent impulser des changements de pratiques dans leur commune et sur leur territoire.
Notons également que 70 % des Français approuvent les actions de solidarité Nord-Sud des agences de l'eau et des collectivités.
Mathilde Emery