Saleh cède le pouvoir au Yémen
Publié le 24 novembre 2011 par Copeau
@Contrepoints
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a signé mercredi soir à Ryad un accord avec l’opposition parlementaire pour le transfert pacifique du pouvoir. Cet accord a toutefois été rejeté par les jeunes protestataires à Sanaa.
Des représentants du parti au pouvoir au Yémen et des partis de l’opposition ont signé un mécanisme d’application de ce plan, en vertu duquel Saleh doit quitter le pouvoir dans un délai de trois mois. Saleh s’est engagé à un véritable partenariat avec l’opposition pour gérer les affaires du pays et reconstruire ce qui a été détruit par dix mois de troubles. Il refusait jusqu’ici de parapher ce plan de sortie de crise signé en avril par l’opposition et s’était rétracté à plusieurs reprises. S’il quitte effectivement le pouvoir, il sera le quatrième chef d’État arabe à être emporté par la contestation de la rue depuis le début du Printemps arabe il y a près d’un an, après ses pairs tunisien, égyptien et libyen. Mais il sera le premier à le faire en vertu d’un accord négocié.
D’après l’accord, Saleh doit remettre le pouvoir pour une période intérimaire de deux ans à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, en échange de l’immunité pour lui-même et ses proches. Hadi devra procéder à la formation d’un gouvernement d’union avec l’opposition, qui sera chargé de superviser un dialogue national et d’élaborer une nouvelle Constitution. Cet accord a toutefois été rejeté par les jeunes contestataires qui campent depuis neuf mois à Sanaa pour réclamer le départ du président. Ceux-ci réclament la traduction en justice du chef de l’État et appellent à une manifestation monstre jeudi.