Dans ce contexte d'épidémie d'obésité croissante, cette découverte de scientifiques du Scripps Research Institute (Floride) est importante : Il s'agit d'un gène spécifique, le MC3R qui joue un rôle clé dans le maintien d'un équilibre stable entre l'apport alimentaire et la dépense énergétique. Et cette recherche, publiée dans l'édition du 25 novembre du Journal of Biological Chemistry montre que l'expression de ce gène n'est pas limitée à l'intérieur du système nerveux central et qu'il serait donc possible d'intervenir, sur ce gène, sans effets secondaires majeurs.
Le gène MC3R répond aux signaux de l'apport en éléments nutritifs. Axant sa recherche sur MC3R, l'équipe a d'abord développé un modèle animal transgénique où l'expression du gène MC3R pouvait être sélectivement autorisée sur différents types de cellules. Lorsque les scientifiques suppriment l'expression MC3R dans le cerveau ou dans les tissus périphériques du cerveau, cette suppression entraine un impact spécifique et différent sur l'homéostasie métabolique ou équilibre énergétique.
· Lorsque les souris expriment le gène MC3R seulement dans le cerveau, elles présentent un phénotype obèse semblable à l'apparence physique de souris pour lesquelles tous les types d'expression ont été supprimés, ce qui indique que l'expression du gène dans le cerveau seul n'est pas une condition suffisante pour protéger l'animal contre un gain de poids.
· La perte d'activité de MC3R dans la périphérie du cerveau, en revanche, altère de manière surprenante, l'équilibre énergétique, permettant aux chercheurs de conclure que le rôle de signalisation de MC3R dans les tissus périphériques du cerveau est bien spécifique mais reste à déterminer.
C'est une surprise aussi pour l'auteur de l'étude, le Pr Andrew Butler. "Nous pensions que les actions du récepteur exprimé dans le cerveau serait critique pour l'homéostasie métabolique ou équilibre entre apport et dépense énergétique. Cependant, nous venons de comprendre que les actions du récepteur exprimé à l'extérieur du cerveau semblent être tout aussi importantes. "
Pouvoir intervenir à l'extérieur du SNC: L'existence de cibles thérapeutiques à l'extérieur du système nerveux central (SNC) pourrait permettre de développer des médicaments qui influencent le métabolisme, sans effets secondaires majeurs, conclut le Pr. Butler.
Source: Journal of Biological Chemistry October, 2011, doi: 10.1074/jbc.M111.278374 jbc.M111.278374. Genetic dissection of melanocortin-3 receptor function suggests roles for central and peripheral receptors in energy homeostasis (Visuel © uwimages - Fotolia.com)
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