Shinobi c’est mon enfance. Plus précisément Shinobi 3 qui m’a fait suer des heures avant d’arriver devant l’orgasmique fin du jeu. Dans une époque ou les joueurs taxent de plus en plus les jeux de trop faciles ou sans véritable challenge, Sega décide de remettre le couvert en sortant un épisode d’une série qui a marqué le jeu d’action en scrolling, histoire de dire que c’était pas forcément mieux avant.
Une des séquences qui apportent un peu de variété
Autant vous le dire tout de suite, si vous avez acheté la 3DS pour Nintendogs et que Zelda était déjà un challenge assez corsé pour vous, fuyez. Mais fuyez vraiment et loin. Tout simplement parce que Shinobi est un jeu sans merci. Pour précision, j’avais réussi a terminer l’épisode 3 étant plus jeune ce qui a été pour moi un accomplissement de gamer. Et bien arriver a bout de celui-ci ne sera pas un moindre défi. Shinobi décide de ne pas faire la concession de se rendre accessible et reste le jeu que les fans de la série attendait : un jeu arcade comme dans le temps ou finir le jeu en normal est déjà une souffrance. On y va avec toutes les bonnes recettes de l’époque : ennemis implacables, phases à apprendre quasiment par coeur, pièges dans les emplacements à bonus, plateforme millimétrée. Ce qui en fera hurler certains mais en réjouira d’autres. Le jeu propose quatre difficultés et le mode le plus facile demandera déjà un minimum de challenge. Quand au plus difficile, c’est les larmes pour sur. Mais le plaisir est là. Ce plaisir qu’on avait autrefois de passer un niveau après 50 tentatives, de battre un boss trop dur pour nous, de réussir à sauter du premier coup sur ce maudit rondin de bois à la verticale… Un vrai hommage et un risque pris par Sega qui se respecte. Le jeu est en plus rempli d’hommage à l’éditeur avec notamment un niveau faisant référence à After Burner (et d’autres surprises), un régal pour les fans de la Megadrive.
Certains boss sont redoutables.
Niveau du contenu, on ne peut pester que sur une chose : le manque d’un des jeux originaux disponible. Voila une idée qui aurait ravi les fans, inclure un ou plusieurs vieux épisodes sur la cartouche. Ca ne pèse pourtant pas bien lourd. Mais bon, évidemment je chipote et j’en réclame puisque le jeu entier est un hommage à la série, nous rappelant les phases que l’on connaissait bien (notamment la fameuse séquence de surf) et on aurait eu cette envie de rejouer à un épisode original. Pour autant, les bonus sont bien assez nombreux que ce soit les musiques, les artworks et autres petits atouts assez triviaux. Des succès sont assez présents et leur description pousse le joueur à aller chercher les suivants se moquant parfois de lui. Également le scoring très bien fait puisqu’un système de rank est présent avec encore une fois des possibilités de débloquer des bonus à la clé. Chaque challenge du joueur est rewardé par un petit bonus qui, même si il est parfois un peu simple et peu utile, s’avère très gratifiant surtout après s’être donné du mal sur un niveau particulier. Le Streetpass est aussi bien présent avec des défis que l’on débloque également lorsque l’on utilise la fonction. Ces défis sont plutôt bien pensés et relance la durée de vie globale du titre. Une fonction de la console bien mise à profit. Pour ce qui est du mode principal en lui même, on retrouve ce qui avait fait la force de la série. Le voyage dans le futur, les boss avec des patterns spéciaux a analyser, les shurikens et autres joyeusetés de ninja. Les pouvoirs magiques sont aussi de la partie, au nombre de quatre. Sur le gameplay, n’allez pas chercher d’innovation majeur et de grosses nouveautés. Le jeu reste fidèle à la série et reprend ce qui a fait ses forces, à savoir un savant mélange entre plateforme et action. Un léger coté infiltration est présent avec la possibilité de faire des meurtres furtifs mais encore une fois, ce n’est qu’occasionnel. Le jeu est certes classique mais efficace et donne au joueur ce qu’il lui promet : pas moins mais pas plus.
Les défis StreetPass sont un vrai plus.
Enfin attardons nous à l’aspect graphique du titre. Alors il faut être honnête, techniquement c’est assez voir très faible. Il y a peu de détails, des animations simples et des modeles 3D très basse résolution. Pour autant, la touche esthétique imitation estampe arrive à combler le tout. Si les niveaux sont parfois inégaux et que certains sont très réussis alors que d’autres sont beaucoup moins inspirés, il n’y a pas de quoi faire un scandale. Les clins d’oeils à l’univers Sega et à la série permette de garder le joueur dans une ambiance familière. De plus, le coté old-school du jeu calque bien avec les graphismes, simplistes mais tout de même propre. On pourra par contre pester parfois contre l’effet 3D. Il permet d’avoir de beaux effets sur les menus, des petits évènements dans les niveaux (piliers qui s’écroulent, assauts de flèches en second plan…) mais n’ajoute finalement rien de bien intéréssant. Bref, un gadget qui ne justifie en rien l’achat de ce jeu. Pour ce qui est du scénario, je ne vais pas m’attarder dessus. Il est assez prétexte mais suit la ligne narrative de la série avec un nouveau personnage qui suivra les traces du légendaire Joe Musashi. Par contre, les bonus sont encore une fois le bon rendez-vous pour en apprendre plus sur l’univers de la série, son histoire mais également quelques petites infos en plus qui permettront de briller dans les soirées de gamers. Une bonne idée donc.
Au final, sans être un jeu exceptionnel ou le hit de la console, Shinobi se défend très bien et est le jeu révé pour les fans de la série. Aussi hardcore qu’autrefois et réservant une bonne poignée d’heures de jeu, le dernier né de chez Sega offre à la 3DS un vrai jeu pour les gamers exigeants et nostalgiques. On pleurera souvent devant une difficulté d’antan mais on retrouve se plaisir de la victoire bien mérité. Un jeu qui tient donc ses promesses et rend hommage à une bien belle série !
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