Sa forme en chapeau (ou patisserie montée en meringue) aurait pu être séduisante. La longue hampe qui le surmonte casse le rythme. On devine que l'architecte a voulu tout à la fois évoquer le centre Pompidou à Paris avec ses rappels de tuyaux et le Guggenheim de Bilbao, mais n'est pas Franck Ghery qui veut. Peut-être était-ce aimable sur la planche à dessin, mais une fois construit, cela manque singulièrement de grâce. Sur la photo, cela ne se voit pas vraiment, mais c'est pataud, lourd et mal chauffé (au moins le grand hall). Peu importerait si l'architecture intérieure était adaptée. Elle l'est si peu que les conservateurs ont du confier à deux jeunes artistes le soin d'occuper tous les culs de sac et autres espaces inutilisables.
Quant à l'exposition en cours, je devrais dire les expositions, car il y en a fait deux, l'une sur l'art cinétique, intéressante, qui mérite le déplacement, et une autre sur le labyrinthe qui illustre ce que sont de plus en plus souvent les expositions : des oeuvres de conservateurs nourris de philosophie et de théorie plus que des expositions d'artistes. On y trouve un peu de tout, des plans d'architecte à peu près aussi illisibles qu'une partition musicale pour qui n'est pas spécialiste, des tableaux importants de Marcel Duchamp et Isidore Isou (très beau tableau qui donne envie de voir une exposition rétrospective de cet artiste qui n'a pas encore trouvé sa place), et plein d'autres choses qui mettent surtout en évidence l'intelligence du conservateur.
Le centre Pompidou attire tous les regards, mais au centre de la vieille ville, il y a un autre lieu d'exposition, celui du FRAC, beaucoup plus modeste, mais très intéressant avec une conservatrice qui a fait des choix audacieux, elle privilégie le minimalisme, et s'y tient.