Qui n'a rêvé de refaire le cours de l'Histoire?
Stéphane de Lobkowicz le réalise qui nous propose un roman "uchronique", ressuscitant la Reine Astrid de l'accident automobile de Küssnacht, tandis que son royal époux décède sur le coup.
Une inversion des rôles qui change le cours des événements et d'une Histoire belge que l'auteur imagine avec une fougue jubilatoire : attendant la majorité de Baudouin, âgé de 4 ans à l'époque, la Reine Elisabeth accepte d'assurer la régence du Royaume. La guerre 40-45 la propulse Commandant en Chef de l'Armée, rôle qu'elle assume avec autorité et courage. Exilée en Espagne et à Londres, la famille royale aura la grande joie de s'adjoindre les services d'une gouvernante, hors pair, une certaine Lilian Baels....
Dotée d'une connaissance aiguë de cette période de l'Histoire, Stéphane de Lobkowicz s'offre le plaisir visible de la réorganiser. Les lecteurs un peu perdus - dont je suis - pourront remettre leurs pendules à l'heure des faits avérés en découvrant l'annexe rédigée par Charles de Trazegnies, en fin d'ouvrage , " Les faits tels qu'ils se sont réellement produits et succédés dans le temps."
Dès lors, autant savourer en toute sérénité , le mauvais quart d'heure que la Reine Elisabeth fait passer à Hitler, l'invectivant en son dialecte bavarois natal, le lapin que le Prince Charles pose à l'Occupant (allemand) et le cri (du coeur) d'un certain Jules Lahaut....
Apolline Elter
La reine Astrid n'est pas morte à Küssnacht, Stéphane de Lobkowicz, roman historique (uchronique), Editions de l'Arbre, novembre 2011, 332 pp, 18,9 €