Caroline du Sud, 1930. Les Cry sont des fermiers ruinés par la crise de 1929 qui rejoignent une caravane en partance pour l’Ouest. Billy Cry, le cadet, estropié alors qu’il n’était qu’un enfant, dévoré par la frustration, instille sa haine à Milton son aîné, un simple d’esprit à la force peu commune. A tel point que Milton rêve qu’il tue. Et que les meurtres ont bien lieu.
On aurait pu appeler cette histoire « chronique de la misère ordinaire» tant celle-ci constitue l'arrière-plan de ce roman à l'intrigue policière. Ricard et Féjard convoquent l’univers de Steinbeck, le simplet Lennie de Des souris et des hommes qui conservait des souris mortes dans ses poches est devenu le Milton aux doryphores, protagonistes d’une intense scène finale.
Le dessin assez brut de Maël et les tons ocres et gris de sa splendide mise en couleur s’accordent parfaitement à la rudesse de l’histoire.
A relire ou à découvrir.
© Antoine Hudin
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