Journalistes, tous achetés ?

De retour d'Imlil, dans l'Atlas marocain, à un peu plus d'une heure de Marrakech. Un petit périple d'un week-end réalisé dans le cadre d'un voyage de presse The North Face. But de l'opération : tester le modèle Single-Track Hayasa qui sortira dans quelques mois.

Pour l'occasion, The North Face avait réuni onze journalistes de magazines spécialisés venus de onze pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Italie, Allemagne, Autriche, Danemark, Suède, Angleterre, Pologne), les gagnants d'un concours photo dans chacun des magazines, des membres de la marque et deux champions The North Face en la personne de Sébastien Chaigneau et la Brésilienne Fernanda Maciel. 

Le "clou" du week-end était bien entendu une sortie trail d'une petite trentaine de kilomètres dans les montagnes histoire de tester la chaussure. Trente bornes où j'en ai évidemment bien bavé vu les kilos en trop et le manque d'entraînement. Mais bon, vu que j'avais encore du mal à marcher trois jours avant en raison de mon dos tout cassé, pas mécontent d'être allé au bout du test.
Très intéressant aussi de pouvoir partager avec Seb Chaigneau, troisième de l'UTMB cette année, deuxième en 2009 et aujourd'hui l'un des meilleurs traileurs au monde sur les longues distances ainsi qu'avec l'adorable Fernanda Maciel, elle aussi au top niveau mondial du trail en plus d'être une remarquable avocate. Des champions très accessibles et bien heureux de partager leur science et expérience de la course.
Certains vont sans doute se dire : "ah ben voilà, on invite des journalistes et comme ça, ils se sentent obligés  d'écrire des articles élogieux dans leur magazine". C'est évidemment un peu l'idée de ces "voyages de presse". Une façon de se mettre les journalistes dans la poche. Mais attention, tout ceci est beaucoup plus subtil. Personne ne nous oblige en effet ensuite à écrire quoi que ce soit. Aujourd'hui, dans un contexte économique de plus en plus difficile, peu de journaux refusent ces invitations. Même L'Equipe, qui fut l'un des derniers à refuser ces voyages de presse, lâche un peu du mou (en février j'étais par exemple partiellement invité par la fédé de foot pour suivre les Bleues au tournoi de Chypre).
A mon époque à Jogging International, les organisateurs de course prenaient en charge le journaliste. C'était ainsi l'assurance d'avoir un papier dans le magazine et le plus souvent, un truc plutôt positif. Tout bénéf, puisque non seulement ça coûte moins cher qu'une page de pub et d'autre part, le lecteur, ne sachant pas les dessous de la "relation" a évidemment tendance à croire davantage ce qu'il lit dans un article que dans une page de pub.

Mieux vaut donc espérer que le journaliste dispose de suffisamment d'intégrité pour écrire ce qu'il pense réellement sur la course... ou dans le cas de ce voyage au Maroc, sur la chaussure The North Face. Je vous rassure, dans mon cas, j'écris toujours ce que je pense. Invité ou pas... Même si bien évidemment, on a toujours tendance à montrer davantage de bonne volonté avec des gens qui sont agréables avec nous. Le relationnel est la base des service de presse et des sociétés de communication. Nul doute par exemple qu'après un tel séjour, les journalistes présents au Maroc auront un oeil bienveillant sur les athlètes ou produits The North Face.

Dans une autre mesure, le club de Levallois organisait régulièrement des soirées tennis de table ou escrime avec les champions du club. Une fois par an par exemple, j'étais convié au "Duel des médias". Des équipes de trois composées d'un journaliste, d'un partenaire du club et d'un champion (à Levallois ils sont tous champions du monde ou d'Europe au minimum). Une soirée toujours conviviale dont on ressortait inconsciemment, ou même sciemment, un p'tit peu "supporter" de Levallois. Et dans ces cas là, quand on cherche un papier à écrire, on se tourne alors souvent naturellement vers la facilité et donc vers les gens que l'on connaît... L'importance du relationnel que ce soit pour une marque, un club ou un sportif... Même si l'expérience m'a appris au fil des ans que ce ne sont pas toujours les plus sympas qui sont les plus honnêtes. Dans le traitement journalistique d'un conflit, quand deux camps s'opposent, le danger est de faire davantage confiance et de prendre parti pour celui qui vous paie un verre contre celui qui vous ignore.

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Dans la série, des blogs à découvrir, ceux de Sylvie Josse et de Didier Braun, deux de mes anciens collègues de L'Equipe. Le premier, baptisé "Objectif JO" , est consacré aux sports olympiques. Sylvie, qui fut longtemps ma chef, a été de nombreuses années la chef du Groupe olympique. Elle est actuellement en charge de l'organisation de la couverture des JO de Londres par la rédaction du journal. A travers ce blog, elle va s'exprimer sur les différentes disciplines olympiques.

Didier Braun est pour sa part la mémoire du football. Chaque matin, on peut se délecter de ses "lucarnes", des petits billets souvent drôles et toujours pertinents. Dans son nouveau blog baptisé "Une autre histoire du foot" et sous-titré "Pour les jeunes qui ne savent pas et les vieux qui ont oublié", il évoque des grands moments de l'histoire du football. A déguster sans modération.

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Vous l'avez vu mon Roger ? Vainqueur à Bercy, déjà qualifié pour les demi-finales du Masters après avoir mis une bonne rouste à Nadal, il est là Roger ! Toujours aussi cool (il était mercredi soir dans les tribunes pour voir Arsenal - Dortmund). Que ceux qui avaient enterré Federer patientent encore un peu...
Ce petit préambule "supporter de base" me permet d'enchaîner sur "l'affaire Noah" et de sa chronique parue dans Le Monde. Comme donneur de leçon, Noah est incontestablement le numéro 1... Dans un Etat de droit, quand on accuse, il faut des preuves, sinon cela s'appelle de la diffamation. Sur quoi se base Noah pour accuser ainsi le sport espagnol ? Les sportifs espagnols gagnent beaucoup. Oui et alors ? Nadal a-t-il été contrôlé positif ? Les clubs de foot, basket, hand etc. espagnols ont-ils eu des joueurs pris par la patrouille ? Non, non et re non... Alors jusqu'à preuve du contraire, pas de potion magique comme l'insinue Noah. Alors évidemment, il ne s'agit pas d'être naïf... Les moyens de lutte antidopage sont bien sûr à la traîne par rapport aux tricheurs et pas mal de gros poissons passent au travers des mailles du filet. Mais ce grand philosophe de la raquette balance sur le sport espagnol sur la seule base que les Espagnols ont de très bons résultats. Il s'en sert en plus comme argument pour prôner la légalisation du dopage... Mais il va où là ? Il faut lui dire que l'abus de drogue est dangereux pour le cerveau...

Au contraire, plutôt que d'encourager le dopage, ne faudrait-il pas donner davantage de moyens à la lutte antidopage ? Derrière cette question, plus qu'un problème de santé publique, on parle d'un problème d'éthique. Une notion qui semble étrangère à Noah. Qu'il retourne jouer de la guitare...

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Pour finir, un grand coup de chapeau aux juniors du tennis de table. Les jeunes tricolores ont réussi des Mondiaux exceptionnels la semaine dernière à Manama au Bahreïn. Par équipes, Simon Gauzy, Tristan Flore, Quentin Robinot et Romain Lorentz ont arraché le bronze (victoire de la Chine sur le Japon). En individuel, Quentin Robinot a une fois encore pris le bronze, battu seulement en demi-finale par le futur champion du monde, le Japonais Koki Niwa, déjà 26e joueur mondial, au terme des sept manches ! En double enfin, c’est l’argent que sont allés chercher Simon Gauzy et Quentin Robinot, battus en finale par une paire chinoise. « Je crois que maintenant nous faisons partie des grandes nations chez les juniors, estime le DTN Michel Gadal. On s'est considérablement rapprochés des Chinois et des Japonais : nous sommes objectivement avec eux désormais. » Reste désormais à confirmer en seniors où Adrien Mattenet, membre du Top 25 mondial, trace la voie. Après avoir eu du mal à assurer la transition de l'ère des Mousquetaires (Jean-Philippe Gatien, Damien Eloi, Patrick Chila et Christophe Legoût), le ping français est de retour !