La Génération X désigne, selon la classification de William Strauss et Neil Howe, la génération sociologique des Occidentaux nés entre 1959 et 1981. Cette génération est intercalée entre celle des baby-boomers et la génération Y. Les « X » ont grandi alors que leurs parents boomers étaient au travail. Leur jeunesse a été marquée par le déclin de l’empire soviétique et par l’avènement des micro-ordinateurs, du sida et de la mondialisation. Ils sont arrivés sur le marché du travail durant les dernières années prospères avant la bulle Internet mais ont très vite déchanté. Nombre d’entre eux ont connu le chômage assez tôt dans leur carrière. Cette génération a vécu un creux de vague au niveau professionnel, trouvant difficilement des emplois stables et bien rémunérés.
Une partie des « X » a développé une certaine amertume, parfois exprimée sous forme d’agressivité envers les valeurs de la génération précédente. La génération X n’a pas su trouver ses repères, contrairement à celle de ses parents qui sortait de la Seconde Guerre mondiale et devait reconstruire le pays. Les X vivent ainsi dans l’ombre des boomers et cherchent à sortir du schéma « statut-argent-ascension sociale » que ces derniers leur ont imposé.
La réussite de leurs parents, le nouvel ordre mondial et le sida ont rendu les « X » cyniques, mais plutôt passifs, peu revendicateurs et défenseurs de leurs idéaux, au contraire des boomers. Les « X » rejettent les règles mais ne le font pas en combattant, ils préfèrent les éviter ou les tourner en dérision. Cette génération a rendu ainsi obsolète la notion de carrière auprès d’un employeur. Les « X » changent simplement d’emploi lorsque cela ne va plus. Ils échangent aussi volontiers des augmentations de salaire ou des promotions contre plus de temps libre. Contrairement aux boomers, leur réussite professionnelle n’est pas la plus importante à leurs yeux. Ils préfèrent passer plus de temps avec leur famille et leurs amis. Pour eux la qualité de vie est un thème central. Pour les « X » les performances accomplies en équipe sont plus importantes que les réussites individuelles.
Les « X » sont particulièrement à l’aise avec l’informatique et ont expérimenté la magie des premiers balbutiements du Net. Le modem produisait alors de drôles de bruits lors de la connexion au réseau.
Les « X » à la tête de grosses entreprises ou d’Etats sont encore rares. Ceci se comprend par leur âge encore relativement jeune et la soif de pouvoir de leurs prédecesseurs. Le départ à la retraite programmé des boomers leur ouvre donc une voie royale. Néanmoins, il serait étonnant qu’on trouve une proportion de leaders naturels aussi importante chez les « X » que chez les boomers, étant donné l’importance qu’ils attachent à l’équilibre vie professionnelle/vie privée et leur besoin de réussite sociale moindre. En tout cas, le mode de fonctionnement des sociétés qu’ils chapoteront risquent d’être sensiblement différentes que par le passé. Par ailleurs, les « X » étant sensibles au relationnel, ils auront plus tendance que les boomers à veiller aux conséquences éthiques de leurs actes.
Google est un bon exemple de gouvernance d’entreprise à la « X ». Leur produit est simple d’utilisation, sans fioritures, convivial et surtout gratuit. Larry Page (1973) et Sergey Brin (1973) en sont les cofondateurs. Ils sont peu médiatiques, se mettent peu en avant et leur team est plus important que l’ego de chacun d’entre eux, ce qui est tout le contraire d’un Bill Gates ou d’un Steve Jobs.
Google est connue pour une politique d’emploi et de gestion du travail très novateurs et orientés vers la qualité de vie. L’entreprise fonctionne avec une hiérarchie légère et peu contraignante, ce qui est cohérent avec l’aversion des « X » face à un encadrement peu libéral. L’autonomie ainsi accordée leur offre des postes de travail moins stressants. L’horaire est composé de 80 % de travail imposé par la direction et 20 % du temps consacré à des projets autonomes sans restrictions notables. Google s’efforce aussi de créer un cadre de travail motivant. Le géant californien laisse ses employés libres de gérer l’environnement de leur poste de travail et prône le travail en équipe, recherché par les « X ». Les lieux de travail sont également radicalement différents de ceux des autres entreprises : la direction offre à ses salariés l’utilisation gratuite de nombreuses installations de divertissement ou de bien-être. Le Googleplex, siège de l’entreprise, comporte des salles de repos, des salles de billard, des terrains de sport, une piscine, un service de massage ou de coiffure.
Le slogan de Google est « Don’t be evil », soit de toujours se comporter de manière correcte et éthique. Pour être en accord avec sa politique de développement durable, des services de covoiturages sont organisés et les déplacements entre les bâtiments se font à vélo. Les bâtiments sont surmontés de plusieurs milliers de capteurs solaires. La firme de Mountain View a injecté au mois de juin 280 millions de dollars dans l’entreprise SolarCity, ce qui porte ses investissements totaux dans les énergies vertes à 680’000’000 $. En septembre, elle s’est associée à Clean Power Finance et a investi 75 millions de dollars pour installer des systèmes d’énergie solaire chez des particuliers dans le but de démocratiser cette énergie auprès des citoyens.
Une petite histoire belge (réelle) qui illustre bien le mode de pensée « X » de Google : l’affaire a débuté en janvier 2006, lorsque le géant américain de l’Internet a lancé en Belgique son service « Google Actualités », qui recense les principaux titres de l’actualité. La société Copiepresse, qui gère en Belgique les droits des éditeurs francophones et germanophones, avait alors réclamé que Google paie des droits d’auteur à ses membres, ou à défaut qu’il cesse de référencer les articles qu’ils publient. Google avait choisi cette seconde option, mais avait également cessé durant plusieurs mois de référencer les sites de ces journaux sur son moteur de recherche principal, les privant d’une part de trafic. Pendant 3 jours, le consortium de journaux Belges s’est donc mis à genoux devant Google en priant corps et âme de ne pas appliquer la décision du tribunal à la lettre (l’interprétation du juge n’ayant pas la finesse que le consortium aurait bien voulu obtenir). Et pour finir, les sites Internet des journaux Belges sont finalement réindexés par Google. Voilà comment on règle un problème chez les « X » : on l’enlève de l’équation. Plus cynique, tu meurs. On est bien loin de l’idéalisme des boomers, mais c’est quand même diablement efficace.
Les « X » dans la blogosphère
Avec les « X », leur attrait pour l’équilibre vie professionnelle/vie privée et leur connaissances en informatique, émergent les premiers blogs dédiés à la gestion patrimoniale et l’enrichissement hors du cadre du travail.
http://www.investisseur-particulier.fr
http://blog.crottaz-finance.ch/
http://morningbull.blog.tdg.ch/
Dans notre prochain article, nous passerons en revue la génération Y.
Sources : Wikipédia, dividendes.ch