source : blog Imaginaction
On peut éventuellement trouver parfois mes propos excessifs, juger qu’ils sont outranciers, et que certains titres de mes billets son outrageants ou de nature à banaliser le mal… Ainsi, ce terme de résistance que j’utilise souvent, qu’un journaliste connu me reprocha autrefois…
Pourtant, il est utile de préciser aux quelques uns qui ne se seraient pas encore rendu compte des enjeux fondamentaux du monde tel qu’il va (mal) que nous vivons véritablement dans un climat de guerre sociale. Certes, elle a changé de visage et de forme, certes il n’y a pas de bombes, ni de blessés (encore que, les suicides liés à la souffrance au travail…), ni de tranchées, ni de chars qui roulent sur les Champs Élysée..
Mais nous vivons assurément une épreuve de force historique entre les puissances financières et le commun des mortels. Aujourd’hui, les banques se placent au delà des états, au delà des présidents de la République, au delà des citoyens. Et plus rien ne semble arrêter leur marche autoritaire, antidémocratique, qui va jusqu’à dicter leur politique intérieure, pas seulement économique mais également sociale aux différents pays. Goldmann Sachs et ses semblables peuvent jubiler. Et se présenter en pompiers sauveurs du monde alors qu’ils sont les principaux pyromanes qui ont allumé cette crise, à la fois de la dette européenne, mais également des structures financières mondialisées. N’est-ce pas cette banque qui a vendu des produits financiers à la Grèce, aujourd’hui montrée du doigt comme le pays des paresseux et des ingrats ? Il faudrait veiller à ne pas inverser les rôles et à juger les vrais coupables de ce grand bazar économique qu’un système financier totalement dérégulé semble avoir créé volontairement en fonction de la théorie du chaos pour tirer plus loin que de raison à la fois ses bénéfices et les marrons du feu…
Aussi, je ne peux que souscrire au titre du communiqué de Jean-Luc Mélenchon d’hier que j’ai publié également ici quand je vois à quel point la majorité qui gouverne ce pays est idéologiquement aveugle, et m’apparaît si aveuglée par l’un de ces partenaires naturels qu’est le MEDEF… Ce dernier a effectivement intérêt (un intérêt stratégique et financier) à ce que tout, et pas seulement les 35 heures (c’est en bonne voie…puisqu’au programme de l’UMP) du code du travail aux règles d’embauche en passant par la création d ‘entreprise soit totalement dérégulé, laissant ainsi libre cours au plus absolu des néo-libéralismes carnassiers… Présenter ce système de pensée que j’exècre (parce qu’il se présente masqué sous les oripeaux d’un prétendu pragmatisme avec une racine étymologique commune aux principes de liberté alors que c’est une véritable idéologie et un réel archaïsme) comme le meilleur qui soit est d’un cynisme révoltant ou d’une implacable bêtise : à l’heure où les rapports de force entre salariés et employeurs n’ont jamais été aussi défavorables à ce qui n’est plus qu’une main d’œuvre interchangeable, n’apparaît-il pas quelque peu inconcevable à tout un chacun de proposer des mesures aussi excessives, injustes et sources d’inégalité que la fin de la durée légale du travail ?
Après la fin si bénéfique au seul patronat des autorisations administratives de licenciement et le pain béni de la récente rupture conventionnelle, d’ici que l’UMP propose la fin du smic et, comme le MEDEF l’a tenté il n’y pas si longtemps, la fin des contrats à durée indéterminée pour les remplacer en contrats de mission, installant ainsi la précarité généralisée comme nouveau modèle social français…
Mais l’amour lui-même n’est-il pas précaire, comme le disait dans un sourire de hyène une personne qui ne l’inspire pas vraiment…
Un autre monde est possible.