Après Moody’s, c’est Standard & Poor’s et Fitch qui annoncent que la notation de la dette française pourrait bientôt être dégradée.
Ainsi, David Beers, le directeur de la notation souveraine de S&P a déclaré dans un discours à Dublin :
Les dynamiques financières provoquées par la crise de confiance persistante ont, du point de vue de Standard & Poor’s, accru le risque d’une nouvelle récession dans un nombre croissant de pays membres de la zone euro, qui pourrait potentiellement faire peser une pression supplémentaire sur les notations souveraines de la région
Soit, en français : il sera difficile d’éviter une récession au vu de la perte de confiance des investisseurs en la zone euro et la réduction du volume des prêts. Quand la récession arrivera, les agences de notation n’auront d’autre choix que de dégrader la notation de nombreux pays.
David Beers a néanmoins dit espérer que les mesures nécessaires (selon lui) seront prises afin de rétablir la confiance en l’Eurozone : coordination plus étroite et monétisation de la dette par des rachats « aggressifs » par la Banque Centrale Européenne (BCE), i.e. faire tourner la planche à billets. Des mesures que Vincent Bénard qualifiait à l’inverse de « catastrophe » il y a quelques jours sur Contrepoints.
Fitch n’a pas été en reste en visant explicitement la France : l’agence, la moins importance des trois, a estimé que le triple A français serait fragilisé en cas d’aggravation de la crise et d’utilisation complète des fonds français du FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière). En effet, dans ce scénario, la dette publique française atteindrait le haut de la fourchette d’endettement acceptée pour un triple 1, à près de 100% du PIB en 2014.
Moody’s avait déjà annoncé mi-octobre qu’elle réfléchissait à changer la perspective stable du triple A français, et ce dans un délai de trois mois. Dans le langage usuel des agences de notation, cet avertissement est suivi d’une perspective négative, puis d’une dégradation.