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[Interview] Fool’s Gold: « Le bonheur, c’est la clé »

Publié le 23 novembre 2011 par Nowplaying
[Interview] Fool’s Gold: « Le bonheur, c’est la clé »

Crédit Photo: Jesse Fleming

Bonjour à vous. Pour commencer, est-ce que vous pourriez présenter le groupe actuel rapidement?

Lewis : Je suis Lewis Pesacow, je joue de la guitare

Luke : Moi, c’est Luke Top, je joue de la basse et je chante

Lewis: (montrant des personnes à une autre table) : ce gars en bleu là-bas, c’est Salvador, il joue des percussions, le mec d’à côté c’est Gary, il joue de la batterie, et Brad en face. Donc, on est cinq mecs.

Pour le premier album, vous étiez 12, donc…

Luke: ils sont où maintenant, c’est ça ?! (rires)

Oui, enfin, comment se fait-il que vous ayez réduit le nombre des membres ?

Lewis : alors, Amir, il a sa copine et il ne voulait pas partir de chez lui, et aussi, il a un boulot dans un bureau, qu’il ne « pouvait » pas quitter.

Ok, la copine est une excuse valable, mais le bureau…

Lewis : Je sais, m’en parle pas ! (rires) Sinon, Orpheo McCord fait partie d’un groupe qui s’appelle Edward Sharpe and The Magnetics Zero, donc il est à plein temps avec ce groupe.

Luke : Erica, elle est partie vivre en Argentine.

Lewis : Hum… y avait qui d’autre dans notre groupe… ? Oh, Matt Popieluch, il a un projet de longue date qui s’appelle Big Search, il a une copine, mais je crois qu’elle repartie en Suède… Bref, c’était pas mal de choses.

Donc il s’agissait plus du fait que chacun avait d’autres choses en court. Quelles ont étaient les conséquences sur la musique ?

Lewis : en fait, pour eux, c’était beaucoup plus facile quand on jouait localement, juste quelques concerts de temps en temps, et on a commencé à jouer en dehors de notre ville, je crois que c’est devenu compliqué pour certain de dédier leurs vie à Luke et moi, à notre rêve musical ! (rires)

Luke : oui, exactement, et tu sais, quand on a commencé le groupe, c’était plutôt un projet qu’un groupe. C’était pas un vrai groupe, plutôt une échappée musicale. En fait, c’était dans un parc ou autre, peu importe, et il s’agissait de se connecter et de jammer et de ne se préoccuper de rien d’autre vraiment. C’était juste très agréable pour nous tous à ce moment-là, c’était un débouché que nous pouvions avoir, mais avec le temps, comme je disais, on voyageait beaucoup et tu sais, les avions, les trains, les bateaux… (rires) Donc les douze sont tout dooooouuucement passé à 8 pendant un moment, puis 7, et ensuite… on a pensé « on ne peut pas faire moins que 6 !» (rires) Donc à la fin de ce qu’on pourrait dire, environ 2 ans à jouer ensemble après que notre album soit sorti, on était plus que 6 restants, c’est tout. 6 mecs et on était là « allez les gars, qu’est-ce que vous pensez ? Vous voulez venir en faire plus avec nous ? » Et en gros on leur a laissé le choix, et c’est là qu’Amir a décidé de faire autre chose.

Lewis (très ironique): ce qui est complètement ok!

Luke : oui, totalement ok…

Lewis : je veux dire, c’est lui qui y perd ! (rires) (en parlant dans le micro) Oui, Amir, je sais que tu es en train d’écouter…

Luke : nous savons que tu écoutes !! (rires)

Donc finalement, qu’elle aura été la conséquence sur votre musique ?

Luke : c’est devenu beaucoup mieux ! (rires)

Lewis : en fait, cela est arrivé tout juste avant qu’on écrive les chansons pour cet album donc, quand on est entrés dans le processus d’écriture, on a décidé qu’on pourrait écrire de manière spécifique pour chaque musicien, les mecs de notre groupe, donc on s’est concentrés là-dessus. Le premier album était vraiment cool mais on ne savait jamais vraiment qui allait venir, maintenant on sait exactement qui vient pour jouer, exactement de quel instrument, et on peut donc écrire nos chansons.

Luke: et puis on a voyagé ensemble, comme 6 morceaux, et on est vraiment devenu un groupe et c’était donc le moment de faire de la musique, c’était bon, on a plus ressenti le besoin d’ajouter plus de monde. Mais c’était un peu « heu, comment on joue cette chanson à 5 ou 6 ?! », c’était un peu confus au début. Le groupe, on s’est vraiment mis dedans et maintenant on en profite.

Est-ce que vous écrivez et composez ensemble ou est-ce seulement vous deux?

Lewis : c’est vraiment seulement nous deux qui écrivons les chansons, mais on travaille de manière spécifique pour chacun.

Luke : on sait quelle va être la couleur, la palette, comment faire du bleu pour eux par exemple.

Vous avez beaucoup été comparés à Vampire Weekend, qu’en pensez-vous?

Luke : on pense qu’on a rien en commun avec eux !!

Lewis : ils sont de la côte Est !! (rires)

Luke: je crois que quand les gens font cette comparaison, il s’agit plutôt des références. Ca sonne comme quelque chose qui vient des US, ça sonne comme Vampire Weekend. Si on parle de références, je veux dire, on référence beaucoup de choses, dans une grande jarre de musique. On ne peut pas s’attendre à ce que les gens comprennent, je crois que je peux comprendre pourquoi les gens font la comparaison, mais bon.

Est-ce que vous les aimez bien?

Lewis : Non !! Haha, pardon les gars ! Mais je veux dire, enfin, ils sont maigres quoi! (rires)

[Interview] Fool’s Gold: « Le bonheur, c’est la clé »

Crédit Photo: Jesse Fleming

Votre nouvel album a toujours des sonorités très africaines, mais aussi Asiatiques et Sud Américaines. Je pense notamment à ‘Lantern’ qui sonne très asiatique. Mais vous chantez majoritairement en Anglais. Vous créez donc une atmosphère très multiculturelle.

Luke : et bien, c’est notre but en musique, nous prenons tout ce que nous aimons.

Lewis : et de le faire de manière naturelle.

Luke : on essaye de faire notre propre son tu vois, et je crois que c’est exactement ce que nous faisons, on écoute beaucoup de choses. En gros, on joue de la musique, de la musique un peu sauvage, et puis on part en tournée, et ça créait une sorte d’énergie.

Le second album est plus pop que le premier, on peut imaginer que cela va élargir votre public. Est-ce un choix délibéré ?

Luke : hum, c’est intéressant de dire ça.

Lewis : en fait, le premier album est sorti de nos séances de jams que nous avons fait avec tous ces gens, alors que le second, Luke et moi, on s’est assis et on a écrit un album, donc c’est deux expériences très différentes, tu vois. Peut-être qu’on refera un album de jam. Mais sur cet album-là, je crois que ce que tu remarques vraiment, les différences principales viennent du fait qu’il a été écrit pour être un album et le premier était juste une collection de jams. C’est pour ça que le nouveau sonne plus pop, plus innocent, il est plus spécifique.

Le réalisateur de la vidéo de “Wild Window’ a decidé de mettre des ombres un peu partout parce qu’il était plus ou moins dérange par le fait que Fool’s Gold était décrit comme un groupe “ensoleillé”. Est-ce que c’est quelque chose qui vous dérange ?

Lewis : tu sais, le premier album était plutôt de la musique pour « faire la fête », alors que nous classons cet album-là comme de la musique « d’après-fête ». C’est le genre de musique que tu écoutes à 3 ou 4h du mat’, une fois que la fête est terminée. C’est aussi pour ça que la couverture de l’album représente aussi plutôt la nuit. Le truc à propos de cet album est qu’il est plus fait pour les moments nocturnes qu’un album de journée. Donc je crois que c’est pour ça que la vibe de « Wild Window » est plus sombre.

Personnellement, j’aime beaucoup écouter votre album le matin, ça me met de bonne humeur, est-ce que je l’écoute « mal » ?

Lewis : noooon, c’est fantastique !! Le matin, c’est un peu encore la nuit en fait !! (rires)

Si vous pouviez décrire votre musique avec un seul mot… ?

 Luke : excellente ! (grand sourire) Sublime, merveilleuse ! (rires)

Ok, ok,  juste UN mot ! (rires)

Lewis : ah merde, juste un !

Luke : ok, alors, « juxtaposée ».

Lewis : oh merde… (rires)

Luke : méduse ! (grand sourire) Ok, sinon, « scénique ». Heu, de la méduse scénique !! (rires)

L’album a été conçu pendant la période de Noël et du Jour de l’An l’année dernière, en fins de nuits. Et vous m’avez dit que c’était un album fait pour être écouté à ce moment-là, après la fête. Quand vous créez votre musique, est-ce que vous pensez à la manière dont les gens vont vouloir écouter votre musique ?

Luke : on essaye de faire une connexion émotionnelle en tant qu’être humain. Tu vois, ce que tu espères faire, c’est créer une connexion à un niveau différent. Ouais, c’est certain que je pense à ça. Je veux dire, surtout quand je chante, avec une voix humaine, le but c’est quand même de communiquer avec les autres. Je chante pour les gens, pas uniquement pour moi, donc oui, j’y pense.

Lewis: c’est principalement une question d’humeur.

Luke : le bonheur, c’est la clé. En fait, ça dépend, ça dépend vraiment. Et je crois surtout que l’album a pleins d’atmosphères, des histoires différentes quand tu écoutes l’album. Ce que je veux dire c’est que par exemple, « Lantern », je la vois comme la chanson ultime d’après-fête, je peux presque voir les gens dormir sur cette chanson.

L’album est sorti  aux USA au mois d’août mais seulement le 17 octobre en Europe. Qu’attendez-vous du public Européen ?

Luke : c’est vraiment difficile de savoir. Tu fais quelque chose et ensuite c’est en dehors de ton contrôle. On a fait exactement ce qu’on voulait. J’espère que les gens y trouveront quelque chose. C’est difficile de dire comment les gens vont réagir. On ne s’était jamais douté que les gens nous accepteraient avec ce que nous faisions initialement. Je ne sais pas, nous sommes ouverts à être surpris. Mais on a de l’espoir ! (rires)

J’ai appris il y a peu que vous allez être en tournée avec les Red Hot Chili Peppers, comment appréhendez-vous cela ?

Lewis : c’est plutôt cool ils sont funky ! Ça fait un moment qu’ils sont là et je trouve ça super impressionnant qu’ils en soient à leur dixième album ! Ils essayent toujours de faire de nouvelles choses. En fait, je crois que c’est exactement ce que j’aimerais faire, j’espère que dans 25 ans, on en sera à notre 10ème album et que les gens seront « doooooonc, on ne comprend pas trop pourquoi c’est un album de country ?! » (rires)

Luke : en fait, on parle de ça, devine pourquoi ?

Lewis : peut-être que notre prochain album sera de la country chantée en polonais ! (rires)

En polonais donc…

Lewis : Ouaiiiis !

Donc, vous prévoyez d’explorer plus de pays?

Lewis : en fait, on envisage de monter une équipe d’exploration, peut-être dans la forêt tropicale Brésilienne ! (rires)

Avez-vous déjà pensé à jouer en Afrique? Ça serait logique puisque vous avez déjà des chansons en dialecte africain.

Luke : ouais, on adorerait jouer là-bas, mais c’est plutôt compliqué d’aller là-bas. Mais j’adorerai aller boire du café en Éthiopie. Est-ce que tu as déjà goûté du café Éthiopien ??

Je ne crois pas, mais j’essayerai ! Alors, quand est-ce que vous envisagez déjà un troisième album ?

Lewis : oui, de la musique country polonaise !! (rires)

Ok, et ma dernière question concerne votre nom. On peut définir le Fool’s Gold (ndlr : expression qui veut dire « Attrape-Nigauds ») comme quelque chose qui rend les gens un peu fous parce qu’ils sont terriblement attirés par cette chose. D’après vous, quel est le Fool’s Gold de nos jours ?

Lewis : hum, ça dépend…

Luke : je dirai le sexe. L’image. Hum, la technologie. La violence.

Lewis: je ne suis même pas sûre que soit l’or !

Merci à vous deux pour toutes vos réponses !

Retrouvez l’album FNAC/ Itunes  / Deezer / Spotify

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