Monde arabe - Le « Printemps arabe », une illusion d’optique - Essai de bilan raisonné (Retour sur les « révolutions arabes », Les Cahiers du CCMO, novembre 2011)
Le « Printemps arabe », cette illusion d’une « vague révolutionnaire déferlant sur tout le monde arabe, du Maroc aux portes de l’Iran », a d’emblée provoqué l’euphorie de maints analystes, qui ont cru découvrir l’émergence soudaine et généralisée d’une société civile suffisamment forte pour transformer politiquement l’Afrique du nord et le Moyen-Orient, en renversant des régimes dictatoriaux, pour la plupart soutenus par l’Occident, et en imposant des règles sociales et économiques nouvelles.
Après plus de six mois de développement, ce « Printemps arabe » apparaît toutefois moins lumineux que l’avaient prophétisé plus d’un. Et, même si, dans plusieurs des pays concernés, la « révolution » n’est pas encore tout à fait éteinte ; même si dans certains des cas que nous évoquerons, il pourrait sembler être trop tôt encore pour établir un bilan définitif des événements survenus, les processus qu’ont déjà connus les différentes « révolutions » arabes permettent toutefois de dresser un tableau assez précis des tenants et aboutissants de la contestation.
C’est ce que nous nous sommes proposé d’essayer, avec prudence et nuance. Dans un premier temps, ainsi, il nous est apparu utile de relever les principales erreurs d’analyse qui ont faussé la perspective dans la tentative de comprendre les événements du « Printemps arabe ». Dans un second temps, nous avons ambitionné de faire le point sur l’évolution politique qui a résulté de la contestation dans les États concernés et d’en montrer de la sorte la diversité et les contradictions.
Lien(s) utile(s) : Cercle des Chercheurs sur le
Moyen-Orient - CCMO.