En pleine crise mondiale, en pleine implosion européenne, Nicolas Sarkozy n'oublie pas sa communication.
Entre son interview diffusé sur les deux chaînes françaises principales, TF1 et France 2, et son échange avec Obama diffusé sur les deux mêmes chaînes, Nicolas Sarkozy est de retour sur la première scène médiatique.
Dans quel but? La campagne présidentielle, bien sûr, qui hasard du calendrier, tombe la même année que la campagne américaine. Cette coïncidence tombe à point, car les deux candidats en campagne suivent le même but : leur réélection ; ils souffrend des mêmes handicaps : une déception voire une impopularité qu'ils n'arrivent pas à surmonter ; ils ont la même stratégie : se présenter comme des hommes forts de la crise, les seuls capables de sauver l'euro et le monde.
C'est ce qu'ils ont voulu nous montrer vendredi soir à travers cet interview croisé.
Derrière cette stratégie de communication, il y a bien sûr une stratégie de campagne.Nicolas Sarkozy veut ici se montrer comme un leader international, un homme qui a les capacités pour faire face à la crise. il cherche aussi à bénéficier de la popularité de Barack Obama qui reste importante en France.
Et ça marche. Dans le dernier baromètre TNS-Sofres, Nicolas Sarkozy gagne six points autrement dit, il regagne la confiance des Français et apparaît comme un bon gérant face à la crise. Du poison dans la soupe de François Hollande qui manque de stature internationale.
Si il parvient à conforter sa stature présidentielle, il ne faut pas pour autant oublier le réel enjeu de fond. La crise grecque aurait pu faire imploser l'Europe. La crise progresse pendant que les économies tombent dans des abîmes de plus en plus profonds.
Ces deux présidents ne sont pas côte à côté uniquement pour communiquer. Ils sont aussi là pour rassurer, car sinon, la crise risque, si elle ne l'a pas déjà fait, de gagner les consciences. Un point après un G20 fondamental pour l'Europe était indispensable pour faire comprendre aux Français où en était la crise et ce qui restait à faire. Oui, cette crise profite à Nicolas Sarkozy. Mais il est indispensable de rassurer des peuples qui semblent de plus en plus affolés quand on leur évoque leur avenir.
La peur engendre la terreur et la terreur conduit à la violence. A éviter à tout prix.
Alors, cessons de voir de la pure communication, là où il y a aussi des besoins. Quels que soient les fruits de cette opération, il reste à M.Sarkozy à mettre en place son plan de rigueur et à faire avaler la pilule de la hausse de la TVA. Et ce n'est pas deux simples opérations de communication qui l'aideront...