Madame Mélanie CAPREDON soutiendra sa thèse de doctorat en anthropologie
génétique, intitulée:
Histoire biologique d’une population du sud-est malgache : Les Antemoro,
sous la direction de Monsieur Bernard CHAMPION
et la co-direction de Monsieur Jean-Michel DUGOUJON le :
Vendredi 25 novembre 2011
A partir de 14h00
a l’Université de La Réunion
Amphithéâtre 5
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Composition du jury :
Monsieur François CARTAULT, CHR Félix Guyon
Monsieur Bernard CHAMPION, Professeur, Université de La Réunion
Monsieur Jean-Michel DUGOUJON, Directeur de Recherches au CNRS, Université Paul Sabatier
Monsieur Narivelo RAJAONARIMANANA, Professeur, INALCO
Monsieur Louis-Paul RANDRIAMAROLAZA, Professeur, Université d’Antananarivo.
Résumé:
Entre le XIème et le XVIème siècle, la Mer des Indes fut le théâtre de nombreux mouvements populationnels. Madagascar se trouve à la croisée des mondes asiatiques et africains. La côte sud-est malgache a vu l’arrivée de plusieurs migrations : la dernière, probablement vers la fin du XVème siècle, serait celle des ANTEMORO dont une partie se réclame d’une origine arabe et se rattache à La Mecque. L’ethnie des Antemoro a fait l’objet de nombreuses études anthropologiques et linguistiques. Néanmoins, le débat sur l’origine des migrants fait toujours l’objet d’hypothèses contradictoires. Leurs origines génétiques pourraient ainsi être l’Arabie, l’Afrique de l’Est, l’Inde ou encore l’Asie du Sud-Est à une époque où ces régions étaient déjà islamisées. Ce travail a consisté à étudier la diversité génétique d’une population Antemoro afin d’apporter des éléments de réponse à la question de leur origine biologique. Ce projet interdisciplinaire a pour objectif de mettre en relation l’anthropologie
culturelle et sociale avec l’anthropologie biologique. Le polymorphisme du chromosome Y a été étudié afin de rechercher les origines des lignées paternelles par l’analyse de 17 marqueurs microsatellites ainsi que des mutations ponctuelles de l’ADN de la partie non recombinante du chromosome Y. De même, la variabilité génétique des lignées maternelles a été analysée par séquençage des régions hypervariables I et II de l’ADN mitochondrial, et par la définition de polymorphismes bialléliques dans sa région codante. Nous avons mis en évidence la présence de deux haplogroupes du chromosome Y chez certains groupes Antemoro, qui les différencient de la diversité habituellement rencontrée dans les populations malgaches. Bien que la majeure partie des Antemoro entre dans la diversité observée en Afrique sub-Saharienne et en Asie du Sud-Est, quelques haplotypes, des lignées paternelles, les lieraient au Moyen-Orient. Les lignées maternelles, quant à elles, ne les différencient pas de celles des autres populations malgaches. L’isolat génétique formé par certaines « pseudo-castes » Antemoro confirme bien l’isolat culturel.
Ce travail apporte une nouvelle vision de la diversité génétique humaine à Madagascar.