Cela faisait longtemps que l’on avait plus entendu parler des intégristes de la première religion mondiale, forte de ces 2,3 milliards de fidèles. Mis à part le scandale de 2009 et les paroles mal advenues du Pape sur les préservatifs on s’était plus habitué à voir les Islamistes occuper le terrain médiatique ces derniers temps, entre caricatures, Printemps Arabe ou incendie des locaux du Charlie Hebdo. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort. Le catholicisme semble s’être rendu compte que le XXIème siècle marquait le retour des religions, et le courant chrétien n’est pas prêt à laisser sa place de leader.
Et Benetton créa la polémique !
L’image est belle. Un peu comme la poignée de main entre Rabin et Arafat. En plus provoquant tout de même. On y voit en photomontage Benoit XVI embrasser l’Imam de la mosquée Al-Azhar. On ne touche pas impunément au saint Père et ce 17 Novembre les hautes instances catholiques ont menacé de poursuivre la marque. Benetton s’est tout de suite retiré, mais la machine médiatique était lancée… Car dans le même temps en France, une autre affaire avait lieu : la pièce de théâtre Golgota Picnic représentée à Toulouse n’a pas beaucoup plu aux associations catholiques intégristes de par son caractère « blasphématoire ». Il en a résulté une action qui a fait beaucoup de bruit le 20 Novembre où la représentation a été gênée durant près de 45min par des chants religieux proférés par 150 intégristes à force de sono digne des plus grands festivals. Mais le Vatican se devait de reprendre la parole, pour le meilleur et pour le pire.
Deus ex machina
Ce qui est choquant ce n’est pas tant que le n°2 du Vatican, Tarcisio Bertone, perpétue les dires traditionnels tels que la défense du mariage mixte et la protection de la vie depuis la conception, mais bien la violence du langage et l’attaque directe envers les autorités étatiques. L’utilisation de mots lourds de sens comme « dictature » ou « laïcisme intolérant » s’adressent comme une menace divine envers les Etats désireux de s’éloigner de l’influence de l’Eglise.
Pourquoi une telle poussée de fièvre chez les intégristes catholiques ? Assiste-t-on à une montée de l’extrémisme ou à un laxisme des Etats qui sous-estiment ces individus et le pouvoir qu’ils peuvent exercer sur des millions de croyants ? Dans un contexte de crise, la foi semble être une réponse de plus en plus viable au scepticisme des citoyens et pousse aux actes les plus inconsidérés. Et Dieu seul sait où nous mènera cette tendance…
Timothée Guérin