On dort beaucoup mieux et on se sent bien plus alerte pendant la journée avec, au moins, 150 minutes d'exercice par semaine, selon cette étude publiée dans l'édition du 2 décembre de la revue Mental Health and Physical Activity. En pratique, une conclusion s'impose: L'activité physique régulière peut être une alternative non-pharmaceutique très efficace pour résoudre ses problèmes de sommeil.
C'est une étude américaine, menée à l'Oregon state University, sur un échantillon représentatif de la population américaine, plus de 2.600 hommes et femmes, âgés de 18 à 85 ans. Activité modérée ou vigoureuse, 150 minutes d'activité peuvent apporter une amélioration de 65% de la qualité du sommeil et réduire les épisodes de somnolence pendant la journée.
Dans les pays riches, on estime 35 à 40% de la population ont des problèmes avec l'endormissement ou éprouvent des épisodes de somnolence diurne (excessive daytime sleepiness - EDS). En France, en mars dernier, à l'occasion de la Journée du sommeil centrée sur le thème de la somnolence, l'Institut national du sommeil et de la Vigilance, informait que la somnolence au quotidien affecte 10% de la population générale. Troubles cognitifs majeurs comme un ralentissement du temps de réaction, une modification du champ visuel ou des troubles du jugement, cette somnolence a aussi ses pathologies.
L'activité physique, l'alternative non médicamenteuse pour retrouver le sommeil : Brad Cardinal, professeur de science à l'Oregon State University, l'un des auteurs de l'étude rappelle un bon principe : «De plus en plus, les preuves scientifiques sont encourageantes puisque l'activité physique régulière peut être une alternative non-pharmaceutique très efficace pour améliorer le sommeil."
65% de somnolents en moins ? Après ajustement avec les autres facteurs (âge, IMC, état de santé, tabagisme et dépression), le risque relatif d'éprouver cette somnolence pendant la journée diminue de 65% pour ceux qui pratiquent un minimum (150 mn) d'activité physique. Des résultats similaires sont obtenus sur l'apparition de crampes aux jambes (ou syndrome des jambes sans repos) pendant le sommeil (68% en moins) ou les difficultés de concentration liées à la fatigue (45% de diminution).
Paul Loprinzi, professeur à l'OSU, auteur principal de l'étude, conclut : « Nos résultats démontrent un lien entre l'activité physique régulière et la perception de la somnolence pendant la journée, ce qui suggère que la pratique régulière d'une activité physique peut aussi influencer positivement la productivité d'un individu au travail ou la capacité d'apprentissage d'un étudiant».
L'activité physique est bénéfique, pour le tour de taille, pour la santé cardiaque mais aussi pour le sommeil. S'il est plus facile avec la fatigue de sauter la séance de sport et d'aller se coucher, il n'en reste pas moins préférable, à terme, de s'en tenir à la décision difficile d'aller faire un peu d'exercice.
Source: Mental Health and Physical Activity, 2011; 4 (2): 65 DOI: 10.1016/j.mhpa.2011.08.001Association between objectively-measured physical activity and sleep, NHANES 2005–2006.(Visuel © WavebreakMediaMicro - Fotolia.com)